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Deuxième film de John Wells après l’excellentissime The Company Men, qui racontait l’histoire de trois hommes au chômage après avoir été virés par la même entreprise, Un Eté à Osage County est l’adaptation cinématographique d’une pièce de Tracy Letts créée en 2007 à Broadway. Elle remporta le Prix Pullitzer en 2008. Tracy Letts adapta lui-même sa pièce en écrivant le scénario du film. Ce n’est pas forcément la meilleure idée possible…
Le film raconte l’histoire de la famille Weston, qui se retrouve dans la tempête quand le patriarche de la famille, le très distant Beverly Weston, disparaît un matin en laissant sa femme à la langue bien pendue, Violet Weston, atteinte d’un cancer de la bouche et constamment sous médicaments et donc dépourvue d’inhibitions. Tous les Weston se retrouvent sous le toit de Beverly & Violet, une maison en plein Oklahoma où les secrets familiaux vont tous être découverts durant un mois d’Août particulièrement chaud.
Le premier plan du film annonce la couleur : le film va être hystérique. En effet, on voit Meryl Streep, sans cheveux, en train de délirer et de déambuler dans sa sombre maison. Tout de suite, on apprend donc qu’elle est cancéreuse et qu’il ne lui reste probablement plus beaucoup de temps à vivre. La scène suivante nous présente son mari, joué par Sam Shepard, un professeur poète et écrivain un peu fuyant. Le reste des personnages est à l’avenant. On a l’apparente vieille fille jouée par Julianne Nicholson (et pourquoi pas Charles S. Dutton en mari d’Halle Berry… Oups.), le couple séparé qui tente de se faire passer pour toujours fonctionnel avec leur fille rebelle, joué par Julia Roberts, un pauvre Ewan McGregor sous-utilisé et Abigail Breslin. Il y a aussi la sœur sans gêne jouée par une fabuleuse Margo Martindale (elle aurait dû être nominée, elle) et son mari effacé qui va évidemment lui tenir tête dans le climax (le toujours impeccable Chris Cooper), leur fils timide et maladroit, que sa mère ne cesse de fustiger mais qu’elle aime quand même et bien évidemment la bimbo débile et son copain flambeur, volage et vieux beau joués par Juliette Lewis et Dermot Mulroney qui méritent franchement mieux que ça.
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Le vrai rayon de soleil du film
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Si les premières scènes avec Margo Martindale sont plutôt réussies, le film coule minute après minute dans l’hystérie totale, partiellement à cause des deux actrices nominées aux Oscars. Julia Roberts en fait trop en femme au bord de la crise de nerfs bloquée entre un couple qui ne marche plus et une mère envahissante et Meryl Streep livre une performance type Oscars 2000’s. En gros, elle joue la malade mentale avec tant d’hystérie qu’on se croirait en 2003 quand Sean Penn osait le coup de l’attardé avec Sam, I Am Sam, – pour se voir coiffé sur le poteau par Denzel Washington avec Training Day (film scénarisé par David Ayer, dont on reparlera dans un futur proche). En d’autres termes, elle est catastrophique. Disons qu’elle force autant son Oscar que les frères Hughes forcent leur point de vue nihiliste dans Menace 2 Society. C’est dire la finesse. En parlant de finesse justement, le matériau original n’est peut-être pas génial non plus.
La perte d’un patriarche est déjà un élément fort dans la vie d’une famille. Le fait de se retrouver tous ensemble autour d’une table pour en parler aurait totalement suffi pour faire un film, au vu des talents en présence (quoique la désormais célèbre scène du repas, sans doute ce qu’on verra de pire cette année au cinéma). Tracy Letts a voulu aller plus loin en y incorporant plein de rebondissements censés faire pleurer dans les chaumières. En effet, en y mélangeant de l’inceste, de la pédophilie, des enfants illégitimes et autres joyeusetés, Un Eté à Osage County en devient une adaptation non officielle des Feux de l’Amour ou d’un autre Soap Opera dans ce type-là. Le pire dans tout cela, c’est que le film dure deux longues heures.
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Bad acting is coming
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Cette année, il y avait donc 2 chances sur 5 pour que l’Oscar de la Meilleure Actrice soit décerné à une habituée qui ne le mérite absolument pas (la deuxième étant la fade Amy Adams dans l’abominable American Bluff). Par chance, la statuette est repartie dans les mains de Cate Blanchett (pour Blue Jasmine).
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