Une véritable histoire d'amour relie la reine des fleurs à la ville de Doué-la-Fontaine, une paisible ville du Maine-et-Loire réputée pour son zoo, ses habitats troglodytiques et, depuis 1960, ses Journées de la Rose.
Le premier nom connu de Doué est "Theotwadum" ("Fontaine de Dieu"). La cité était en effet construite autour d'une fontaine dont l'eau était si claire et si généreuse (on devait plus tard lui prêter un pouvoir de guérison) que les Druides en firent un lieu sacré : "Dieu-la-Fontaine", appellation transformée plus tard en "Doué-la-Fontaine".
Les Druides, aime-t-on à rappeler dans cette ville du bel Anjou, avaient raison. Cette eau n'a rien perdu de ses vertus et elle l'a prouvé de la plus belle manière qui soit : en faisant éclore des millions et des millions de roses.
Les Douessins ne créent pas les roses ; ils cultivent les rosiers. Des sauvageons provenant de la Vallée de la Loire, mais aussi d'ailleurs, sont plantés en février. Ils sont écussonnés en août avec des greffons acquis chez l'obtenteur de roses ou prélevés dans les roseraies douessines. Ce greffage représente une somme de travail considérable permettant l'emploi saisonnier d'environ 200 jeunes.
Pendant un an, le plant restera sauvageon. Ce n'est qu'au mois de février suivant que ses branches seront coupées, juste au-dessus de l'écusson. Fort de toute sa sève montante, celui-ci donnera la variété attendue, mais sur un seul brin. Le travail consistera ensuite à étoffer le rosier grâce à des pincements fréquents. Trois ou quatre mois seront nécessaires à sa formation. Il prendra alors de la vigueur, acquérant cette rusticité si caractéristique des cultures de Doué. De novembre à mars le rosier sera prêt à la vente.
Les rosiers ont fait la prospérité de la ville de Doué-la-Fontaine qui en est devenue le premier producteur européen. Alors qu'en 1900, seulement quelques dizaines de milliers de rosiers y étaient cultivés, aujourd'hui, il s'y commercialise environ 7 500 000 rosiers, cultivés sur 300 hectares, 450 à 500 variétés seulement ayant survécu à une sélection sévère. Sur une population de 7 430 habitants, 300 familles (1 000 à 1 200 personnes) vivent des rosiers et des pépinières.
Dans le but de montrer la qualité exceptionnelle de leur production, les rosiéristes douessins eurent l'idée, en 1959, de créer les Journées de la Rose. Ces Journées ont lieu chaque année, autour du 14 Juillet, dans un cadre insolite. En effet, Doué-la-Fontaine se trouve au fond d'un cul-de-sac de la mer des Faluns qui, depuis le milieu de l'ère tertiaire (il y a plus de 20 millions d'années), a laissé une couche importante (de 8 à 20 mètres d'épaisseur) de dépôts coquilliers agglomérés.
Au cours des âges, les ancêtres des Douessins ont creusé des souterrains, des galeries et tout un habitat troglodytique. C'est là, au milieu de cascades cristallines, de jets d'eau, de lumières féeriques, sous la voûte de roche, que sont présentées 100 000 roses coupées le matin même. C'est là que se manifeste le savoir-faire des paysagistes locaux qui évoquent l'art des jardins français, anglais ou japonais.
Un concours international d'art floral ponctue les Journées de la Rose. Le thème retenu pour 2008 est "La Rose et les Jeux Olympiques".
Tout au long de cette manifestation, des démonstrations horticoles seront proposées. Deux rendez-vous quotidiens (à 10 h 30 et 15 h) permettront également aux visiteurs de tout connaître de la vie des rosiers et de l’art floral (greffage, composition florale…). La journée du 14 juillet est enfin consacrée aux traditionnels bouquets.
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