Les Enfants de Rabelais, c’est une grande histoire d’amitié autour de la musique et de la joie de vivre.
Au départ, cette chorale est née dans un petit village des garrigues gardoises. Un groupe de copains d’enfance, ainsi que de cousins (en effet dans ces villages il y a une quarantaine d’année tout le monde était cousins) se retrouvent. L’un d’eux est musicien, professionnel, et lors d’une soirée festive où il a révélé qu’il était capable de faire autre chose que le classique pour lequel il était connu, tout son entourage lui a demandé de lancer une chorale de chansons… paillardes !
Depuis maintenant 9 ans les enfants de Rabelais se retrouvent pour découvrir et répéter ce répertoire, qui s’il est méprisé voire vilipendé par certains n’en demeure pas moins une émanation bien caractéristique d’une certaine cul…ture bien française qui n’a pas son égal au-delà de nos frontières, linguistiques tout le monde l’avait bien compris ! D’ailleurs de grands poètes et de grands musiciens se sont laissés aller dans ce domaine, quelquefois avec un anonymat un peu maladroit qui s’est très vite transformé en une vérité qui aujourd’hui nous conforte que la chanson paillarde n’est pas l’émanation d’esprits avinés et peu ouverts. C’est ainsi que des grands poètes comme Alfred de Musset, Théophile Gauthier ou Voltaire se sont essayés dans le genre, et qu’un grand musicien comme Berlioz, pourtant bien connu pour son coté austère et intransigeant dans son art a écrit la mélodie d’une des plus célèbres dans le genre : « Le Pou et l’Araignée » et c’est sans vergogne que le petit groupe a emprunté le nom de Rabelais, ce grand écrivain, humaniste au langage vert et à la prose vigoureuse.
C’est ainsi que la bande de joyeux choristes explore avec enthousiasme ce répertoire. François, leur chef (qui est également le directeur de l’école municipale de musique de la ville d’Agde) fouille internet et vieux bouquins à la recherche d’une perle rare qui fera le bonheur de tous. Ces chants étant de tradition populaire, il n’existe pratiquement aucun arrangement polyphonique, et c’est avec beaucoup de soin et de gourmandise qu’il met à profit l’enseignement qu’il a reçu en conservatoire pour transformer ces mélodies en chœurs à 3 ou 4 voix.
Les répétitions se font chez l’un chez l’autre, autour d’un buffet bien garni, orné de flacons forts respectables, et si la joie de rire est là et fédère tout le monde, le travail musical n’en est pas moins présent et les séances se terminent fort tard dans la soirée, chacun y met du sien pour que la musique avance.
Au fil des ans, le petit cercle s’est élargi, et les copains des copains ont rejoint la chorale, et certains même font pas mal de kilomètres pour assister aux répétitions. Mais qui sont-ils, ces enfants de Rabelais ?
On y trouve : enseignants, fonctionnaires (eh oui, ils sont partout…) architecte, professions libérales, employés, corps médical, éducateurs, apiculteur, etc.
Leurs grands succès ? Le duc de Bordeaux, le Pou et l’Araignée, De profundis, les filles de Camaret, les filles de la Rochelle, au clair de la lune (si si, mais avec d’autres paroles) ah vous dirai je maman (là encore…) les moines de St Bernardin et autres moineries, en revenant du Piémont, c’est à boire…. Et la liste est encore longue. Ils se produisent en concert lors de manifestations populaires, dans des caves, organisent des concerts avec d’autres chorales et répondent aux invitations pourvu que la bonne humeur soit aussi conviée ce jour là.