Le petit inquisiteur

Publié le 04 mars 2014 par Malesherbes

Nos chaînes d’information ont retransmis de larges extraits de la conférence de presse de Jean-François Copé. Peut-on imaginer spectacle plus navrant que la prestation du patron d’un des deux plus grands partis politiques français ?

Il se prétend victime d’une chasse à l’homme. Où donc croit-il avoir été physiquement menacé ? Il qualifie la publication d’accusations à son propos comme des pratiques de l’Inquisition. Ignorerait-il comment agissaient les tribunaux de cette période tragique qui recouraient à la torture et au bûcher pour éliminer ceux qui ne pensaient pas comme eux  ? C’est le genre de danger qui ne le menace guère car je ne suis pas certain qu’il soit capable de penser.

Pour ce qui est du fond de sa défense, on croit rêver : il montrera tous ses comptes si tous les autres font de même. Cela me rappelle un peu la réaction de mon fils quand je lui reprochais de ne pas avoir rangé sa chambre. Il était prompt à répliquer : « Mais Justine [sa sœur] n’a pas non plus rangé la sienne. ». Peut-être, et alors ? Ce n’est pas là le sujet. Comme si un voleur arrêté se défendait en disant : « Pourquoi n’inquiétez- vous pas les autres ? »

Il n’appartient pas à Jean-François Copé de veiller seul à la probité de tous les partis. S’il est sans reproche, pourquoi ne se justifie-t-il pas ? Il aurait beau jeu de dire ensuite : « Voyez ma blancheur virginale. Qu’attendent les autres partis pour se livrer au même exercice ? Se seraient-ils livrés à quelques manœuvres illégales ? » 

Sa défense maladroite ressemble plutôt à un aveu de culpabilité.