Les festivals d’été, on connaît c’est frais et ça sent les vacances. Les festivals d’hiver, c’est autre chose, seule la prog’ est aussi hallucinante. Retour en images sur un d’entre eux le festival Fireworks !
Pointu mais jamais barbant, le festival Fireworks fait les belles heures d’hivers à Paris depuis 3 ans avec un condensé de pop et de rock étonnant et innovant. Voilà comment Fireworks ! a laisser éclater ses couleurs lors des soirées du 21 et 22 février au Trabendo et au Café de la Danse. Même si la programmation était bien loin de Katy Perry.
Thumpers. Il est né le divine concert chantant, jouez hautbois, résonnez trompettes! Oui, oui, on est tout de joie vêtue quand Thumpers monte sur scène. Un premier groupe c’est comme un amuse bouche d’un grand restaurant : ça doit être puissant mais savoureux. Et c’est ce qu’on très bien fait le groupe de Warwickshire. Le duo britannique semble tout droit sorti de Shoreditch et amateur de Shoegaze adoré des hipsters et pourtant. Apparemment traumatisé par leur enfance, les deux compères ajoutent des jolis joujoux sur scène. Choeurs au T Shirt over stylé, trompettes en masse et maracas colorés. Pour notre plus grand plaisir.
Speedy Ortiz. Un nom qui conviendrait à un groupe pop arc-en-ciel se dit-on. Et ben non, on est dans le faux. Ce quatuor, en provenance direct du Massachusetts, nous sert du rock qui fleure bon les années 1990. La frontgirl Sadie Dupuis, le nez percé comme il convient à tout chantre du revival nineties, mène sa barque à la cool entre quelques coups de guitares saturés à l’extrême. On apprécie cette ambiance de groupe de lycée, qui n’hésite pas à jouer les badass punk sur scène. On retient les tentatives expérimentales du guitariste qui troque son médiator contre une bouteille de San Pellegrino.
Childhood. C’était un peu nos chouchous avant de monter sur scène, c’est nos préférés à leur sortie. Leurs copains de Palma Violet avaient fait le buzz pour leur collègues londoniens. C’est dire si la barre était haute. Avec une décontraction hors norme, le groupe se démène sur la petite scène du Trabendo. Sous son néon unique, le clavier tâtonne zennement son instrument alors que le chanteur à la touffe Jackson Fivienne, Ben Romans Hopcraft joue les solistes charismatiques. Il n’y a que le guitariste qui se dandine parfois et ose une chorégraphie destructurée avec le batteur. Touchant, émouvant et surtout à mettre sur la playlist de l’open space !
Yuck. Cette soirée du 21 février était apparemment la soirée de la touffe. Après le chanteur de Childhood, le batteur de Yuck fait office de boule à facette chevelu. Mais attention pas de disco dans ce cas. On attendait à du grand Boum, Boum mais bienvenue à la musique qui ne fait pas Pschiiit et fait Bam fait dans la figures. Avec son immense batterie et ses musiciens surexcités, le groupe était parfait pour clore la nuit son indie. Dans un contre jour parfait, le rock faisait corps avec leurs musiciens anglo saxons. Jeu de scène et mouvement de cheveux à la grunge, son au zenith, fureur de jouer, il faut être fort pour résister au rock dépotant de Yuck.
Eyedress. On est un tantinet inquiète quand on voit débouler sur scène le duo. L’un, bloqué derrière son ordinateur a l’air relativement sympathique avec son bob de pêche. C’est l’autre gus avec son casque capillaire et ses lunettes qui ne laisse pas paraître un poil de rétine qui angoisse. Dans un Café de la danse où l’on peine à voir son voisin, Idris Vicuna balance sa voix aérienne et synthétique à grands renforts de vocodeur face à un public bien sage et scolaire. Si l’on ne peut s’empêcher de regarder cette messe noire sous substances comme une bête étrange, on aime beaucoup le son mélancolique et romantique à souhait. On retient la dégaine nonchalante de l’animal et son attitude de rockstar torturée.
Jenny Wilson. Pour les néophytes, quand on voit arriver cette silhouette la tête drapée de noir et planquée derrière ses lunettes, on prend peur. Surtout quand on entend son cri de banshee électronique. Mais non ! C’est Jenny Wilson ! Assurément diva, mais aussi sorcière, elle harangue la foule qui lui rend bien. Parce que s’il on est peut-être hermétique à la world musique expérimentale de la Suédoise, on ne peut pas nier ses qualités de showgirl. Le public finit par désencastrer ses fesses des sièges pour les secouer avec enthousiasme dans la fosse. On apprécie le gros hug final avec quelques spectateurs montés sur scène. On retient cette grande dame de la musique qui se donne comme personne.
Ah et en passant la musique maintenant c’est le style jusqu’au bout des chaussures. Et comme on aime toujours autant les chiffons et surtout les botillons, on n’a pas pas pu résister à prendre en photo les converses du chanteur de Thumpers, les chaussures à talons et surtout les bas de la leadeuse noise de Speedy Ortiz, les adorables boots rouges de la guitariste chevelue de Yuck et les Doc très rock de Jenny Wilson. Enjoy !