Pendant neuf jours les visiteurs humectent l’odeur des terroirs et apprécient la diversité, la richesse et la convivialité du salon. En effet en 50 ans il s’est construit une belle réputation, organisée autour de quatre thématiques: l’élevage et ses filières, la gastronomie d’ici et d’ailleurs, les services et métiers de l’agriculture et enfin les cultures et filières végétales. C’est un rendez-vous fort apprécié par la population. Pour sa première édition le salon a reçu environ 300.000 visiteurs, en 2013 le nombre s’élevait à 693.752. Les organisateurs estiment que cette année ils devraient dépasser plus de 800.000 visiteurs, et ils seraient satisfaits à 96%.
Le salon de l’agriculture est également le rendez vous des politiques. Chaque année le président français et ses ministres mettent un point d’honneur à arpenter les allées du salon pour soigner leur image auprès de cet électorat prisé…Jean Chirac a été celui qui, indirectement, a institué cette visite. Outre les membres du gouvernement, les autres politiques, députés, opposants veulent afficher également leur proximité avec le monde rural et dans leurs visées électoralistes y donnent de leur personne. Mais malgré ce défilé, la paysannerie française est dans une réelle souffrance.
La face cachée du monde agricole est parfois loin de l’univers amoureux que nous montre certaines télé-réalités…, l’amour n’est pas ici dans le pré. 500 suicides ont été dénombrés entre 2007 et 2009 dans le monde agricole par l’Institut national de veille sanitaire. L’hémorragie continue à ce jour et amène à réfléchir encore sur le fait qu’un agriculteur meurt tous les deux jours en France. Les principales causes de cette mortalité élevée relèvent de plusieurs facteurs cumulés liés à la concurrence, aux normes des supermarchés, à l'endettement et à la baisse des subventions de l’Union européenne. Des causes secondaires sont également à dénoter…
En effet, l’endettement des agriculteurs à des conditions intenables, les fragilisent énormément. Tantôt pour s’en sortir ils vendent leurs exploitations, tantôt ils font le choix de vendre à perte leurs productions aux supermarchés, en espérant tenir sur la durée avec les subventions de l’UE qui sont de plus en plus décroissantes. Les taxes sur leurs activités mais également l’ouverture à la concurrence extérieure, ajoutées aux directives de l’Union européenne, est à double tranchant. En plus de faire perdre à la France son autonomie alimentaire, elles appauvrissent les agriculteurs qui ne peuvent pas supporter les coûts de la concurrence déloyale, et enfin le lobbying ingérable lézarde véritablement la filière… L’affaire de la viande de cheval en est un exemple.
Une des plus belles et grandes vitrines de la France à l’international est la richesse agricole mais surtout la qualité de sa gastronomie. Manger des mets français à l’étranger est un petit luxe que s’offrent des privilégiés dans les restaurants à l’autre bout du monde. Pour que vive cette agriculture, afin de permettre son auto-suffisance alimentaire en France, pour que notre culture soit sauvée, il faut que la filière soit oxygénée. Cette volonté ne se fera qu’avec un réel support des politiques.
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