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HUMEUR
04/03 L'Ukraine, la Crimée, la Russie et l'ONU
Publié le 04 mars 2014 par
Jorge
Vladimir Poutine
joue comme un maître, en poussant à bout les nerfs du camp d'en face, en attendant la faille ou le faux pas.
Les menaces que l'on peut exercer légalement contre lui sont de peu de poids, on en parlait hier
(voir l'article ici)
.
Pourquoi ?
Seuls des Ukrainiens ayant perdu le sang froid pourraient tenter une action militaire, qui, comme la Géorgie en avait fait l'expérience, donnerait l'excuse d'une réponse. Alors un « pacificateur » viendrait faire œuvre de bons offices et, faute d'autres possibilités, n'aurait d'autre voie que de « sanctifier » le nouvel statu quo créée par Poutine.
C'est le rôle qui avait échoué à Sarkozy lors de l'affaire géorgienne, où sa précipitation et l’inconscience de ses moyens réels, l'ont amené à jouer cette triste partition.
Toute autre manière d'intervention forte, sauf à prendre le risque d'un conflit dont on perdrait vite le contrôle et donc la portée, ne pourrait même s'envisager qu'avec l'accord de l'ONU. Et ce seraient plutôt des actions non militaires ou, au pire, « d'interposition » entre les parties.
Pour cela, il faudrait donc l'accord du Conseil de Sécurité de l'ONU, lequel n'est envisageable que s'il n'y a pas de veto d'un des membres permanents.
Mais également, si « l'envahisseur » a les moyens d'invoquer la « légitime défense » pour l'invasion qu'il entreprend, comme les États-Unis l'ont fait, par exemple lors de l'occupation de
Panama
pour destituer et appréhender le président Noriega en 1989.
Les règles qui commandent encore le Conseil de sécurité datent de 1944. Depuis 70 ans, pourtant, le monde a totalement changé. Il serait temps de les réviser, en particulier pour contempler les cas ou, un membre du Conseil « provoque » visiblement les actes qui lui permettent de réagir militairement contre un autre pays en invoquant un droit de « légitime défense »
Manque de chance, il faudrait pour cela l'accord de tous...
Entre temps, les « lambdas » sont derrière les barrots : la Russie version Poutine a reçu le soutien (verbal) de la Chine, deux pays dont les gouvernants ne peuvent pas voir d'un bon œil des citoyens botter le derrière de dirigeants corrompus et fort peu démocratiques.
En face, les États-Unis, même si Obama tente quelque peu de les « blanchir » (mais, faute de véritable pouvoir interne, dans certaines limites seulement : Guantánamo est toujours hors la loi -même Étasunienne- la NSA -et ses clones- ne respecte rien, ni ennemis ni amis ; les drones pointent un futur préoccupant)
Les États-Unis, donc comme principaux défenseurs de la liberté citoyenne (quand ça les arrange, pourraient démontrer les exilés chiliens de par le monde), ne sont qu'un tiède réconfort et l'Europe puissance est une belle idée « en cours d'élaboration » pour le moment, trop faible pour peser majoritairement sur le cours des événements.
Poutine a encore des belles marges de manœuvre devant lui !
© Jorge