Cauchemars fréquents et terreurs nocturnes chez l’enfant de 2 à 9 ans, pourraient bien annoncer un risque accru de troubles psychotiques à l’adolescence, selon cette étude de l’Université de Warwick présentée dans la revue Sleep. Alors qu’à l’âge de 12 ans, environ un enfant sur 4 souffre de cauchemars, la persistance et la répétition de cauchemars et l’apparition de terreurs nocturnes, doivent être surveillées attentivement par les parents.
L’étude montre en effet que les enfants ayant des cauchemars fréquents à l’âge de 12 ans ont un risque plus que triple de passer par des expériences psychotiques au début de l’adolescence. Les terreurs nocturnes sont également associées à un risque double de ce type de troubles, tels que les hallucinations ou les bouffées délirantes. Ainsi, les jeunes enfants, âgés de 2 à 9 ans, qui se plaignent de cauchemars persistants ont un risque accru de 150% de développer ce type de troubles psychotiques.
Pourtant les cauchemars sont considérés comme des événements courants chez les jeunes enfants et leur incidence tend à diminuer naturellement avec l’âge. Des cauchemars qui interviennent dans la seconde moitié du sommeil paradoxal, entraînant une sensation de réveil brusque avec un sentiment de peur et parfois même des palpitations. Les terreurs nocturnes, considérées comme un trouble du sommeil à part entière, se produisent pendant la phase de sommeil profond qui précède le sommeil paradoxal et dans la première moitié de la nuit. Elles peuvent entraîner des cris et des mouvements désorganisés, liés à un état de panique.
Un indicateur en cas de persistance : L’analyse a porté sur 6.796 enfants des 2 sexes, participant à la cohorte ALSPAC (Avon Longitudinal Study of Parents and Children) qui ont subi plusieurs évaluations aux âges de 2,5 et 9 ans. A 12 ans, les jeunes participants ont été réinterrogés sur leurs cauchemars, terreurs nocturnes, somnambulisme et expériences psychotiques éventuelles. L’analyse montre que,
· à l’âge de 12 ans, environ un enfant sur 4 (24,4%) souffre de cauchemars et moins d’un sur 10 (9,3%) de terreurs nocturnes,
· les enfants à cauchemars fréquents entre 2 et 9 ans ont un risque accru de 16% de signaler des expériences psychotiques à l’âge de 12 ans,
· les enfants à parasomnies à 12 ans présentent également un risque accru, multiplié par 3,62 d’expériences psychotiques, après ajustement de tous les facteurs de confusion.
Ces conclusions ne doivent pas alarmer les parents, alors qu’environ 3 enfants sur 4 font des cauchemars en bas âge. Cependant si les cauchemars ou les épisodes de terreurs nocturnes persistent pendant une période prolongée, ce peut être l’indicateur d’une susceptibilité à des troubles psychotiques plus sérieux, plus tard dans la vie. L’étude rappelle enfin l’importance de l’hygiène du sommeil pour l’enfant, avec un environnement de couchage mais aussi un régime alimentaire équilibré.
Source: Sleep doi.org/10.5665/sleep.3478 Childhood Parasomnias and Psychotic Experiences at Age 12 Years in a United Kingdom Birth Cohort (Visuel© oocoskun – Fotolia.com)
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