Hier j’ai eu le droit à une sortie trail comme je les aime :
Ce dimanche je n’ai pas prévu de courir mais je prévois de faire une petite sortie VTT histoire de faire du D+ sans tirer sur le genoux qui m’a montré quelques signes de fatigues hier. En effet depuis que je me suis remis à courir plus “sérieusement”, je cours relativement vite, une allure bien plus proche de celle d’un marathon sur route autour de 14km/h que de celle d’un ultra (6km/h). Du coup les ligaments n’aiment pas trop cette montée de régime trop rapide. Alors la sagesse me dit de ménager ma monture et c’est ce que je compte faire en ce jour de repos.
C’est sans compter sur mon Steph qui m’envoie un petit message sur notre réseaux social préféré :
“Salut David, je pars pour Pégairolles si va te dit un long run cette aprèm?? J y serais vers 14h..”
Il est 12h30, le barbecue crépite, et l’entrecôte est prête à monter en température, je me dis que c’est pas mal comme apport énergétique pour une sortie longue. J’accepte donc de suite après avoir checké avec ma chérie que ça ne posait pas de soucis. Comme elle me dit : “ça serait mal venu de te reprocher quelque chose alors que je me suis fait un spa hier et un tour du Pic ce matin”. Yes, j’engloutie mon entrecôte, pas d’alcool car j’ai pas envie de trainer la caravane cet après midi et je file sur Pégairolles.
Le thermomètre indique 14°C, il fait super beau et 30 min plus tard on se retrouve au pied de Peyre Martine au Méjanel hameaux de Pégairolles de Buège. Et c’est parti, on ne se pas trop encore où, on pense faire une boucle jusqu’à Saint Jean, mais on la connait déjà bien, de nombreuse reconnaissances de l’Ultra Draille ont été faites dessus.
Bref on va la haut et on verra bien, la montée de 600D+ sur 3.5km se passe bien, il fait beau, le ciel est dégagé. On croise une sorte d’Anthon Kruprica qui descend en courant (comprendre un homme tors nu). ça nous fait sourire, impossible de lui donner un âge, 50, 60 ans seul lui le sait. Arrivé vers le sommet la température est redescendu et je repense à notre “américain” qui ne devait pas avoir trop chaud la haut. On regarde à gauche et on voit un chemin qui part vers Saint Baudille, à droite il y a celui qui part vers Saint Jean. Mais au milieu il y a également un GR et un PR.
C’est le moment où on peut faire la différence entre une sortie sympa et une sortie unique, celle où chaque pas nous emmène vers un endroit inconnu, un endroit à découvrir. C’est le genre de sortie qu’on adore tous les deux. Il n’en faut pas plus, on prend ce chemin du milieu, sans savoir si on pourra faire une boucle, sans savoir combien de kilomètre il y a derrière sans savoir combien de temps cela prendra. La est la magie, nous avons un seul vrai impératif : la nuit car nous n’avons pas de frontale.
Nous dévalons le single qui est un pure bonheur, la où nos parcours sont souvent très durs sous le pied ici c’est une sorte de moquette végétale sur amortisseur, on ne boude pas notre plaisir. La deuxième partie est plus technique, une sorte de torrent asséché avec de grosses pierres qui roulent, chaque pose de pied est murement réfléchie. Nous arrivons à une ferme dite “les Natges”, changement de décor, nous sommes dans une sorte de vallée avec des arbres (feuillus et résineux), bien loin du paysage de garrigue habituel. Ici pas de route mais une belle piste en terre, un peu mal menée par la pluie et un tracteur par endroits.
Il est temps de tirer à droite si on veut repasser sur la crête, voir aller sur Saint Jean, ça grimpe sec. Au bout de quelques centaines de mètre notre 3 ème compère Corto le husky, part comme une balle, on ne fait pas trop attention car on a l’habitude qu’il nous enrhume dans les montées. Puis on entends un grand bruit, je n’arrive pas trop à savoir si c’est minéral, métallique ou animal. Pas très rassuré, on continue sur la piste qui monte en serpentant, la dernière fois que l’on a vu le chien c’était dans un virage plus loin dans la montée. Pas de Corto en vue, mais sur la gauche j’entends que ça bouge en contre bas dans les fourrés, et la on voit deux sangliers qui se font la malle. Merde le chien a du partir à la poursuite de leurs congénères. Steph continue de scruter le dévers tandis que je m’avance sur la piste, j’entends de nouveau des bruits et la devant moi à dix mètres un sanglier passe paisiblement, il s’arrête, me regarde puis repart comme si de rien n’était. Je me dis que celui la doit savoir que la chasse est fermée depuis mercredi dernier.
Toujours pas de Corto, ça craint, j’entends un aboiement bien grave, ça ne lui ressemble pas mais ça ne peut être que lui, il n’y a absolument rien autour de nous. Puis plus un bruit, nous l’appelons en gueulant de plus en plus fort. Le terrain n’aide pas, un fort écho part très loin dans la vallée, ça ne doit pas aider le chien à nous localiser. 45 minutes passent, nous faisons des allers retours sur la piste, on commence à craindre le pire, un mauvais coup de sanglier ou une chute dans les rochers.
Au moment où je rédige cet article je regarde la topo IGN et je m’aperçois que la où le husky nous a faussé compagnie s’appelle le Roc du Saut du Loup, amusant non ?
J’entends Steph m’appeler c’est bon il a le toutou, il a le droit à de gros câlins, il a du sang sur lui, après une bonne inspection ça n’est pas le sien. Le chien a l’air explosé il a du sacrément envoyer car d’habitude c’est nous qui somme cramé avant lui. On doit faire demi tour car on ne peut pas prendre le risque de se faire surprendre par la nuit.
Le retour se fera sans encombre et sans sanglier.
Une sortie comme je les aime, on a pas couru autant qu’on voulait mais un découvert encore un immense terrain de jeux avec de nombreuses possibilité : vers St Baudille, vers Roc Blanc avec possibilité de boucle avec des échappatoires.
A refaire …
Trace GPS : http://www.movescount.com/fr/moves/move26822597