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Tom Wright : Ce qui meurt en été

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Ce qui meurt en été de Tom Wright  4/5 (06-02-2014)

Ce qui meurt en été (294 pages) est paru le 9 janvier 2014 aux Editions Presses de la Cité.

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L’histoire (éditeur) :

James, surnommé « Biscuit », et sa cousine Lee Ann, sont tous deux rescapés de foyers violents et déséquilibrés. Ils vivent chez leur grand-mère dans une petite ville du Texas dans les années 1970. Un jour, au cours d'une promenade, ils découvrent le cadavre d'une jeune fille, violée et mutilée. Elle est la troisième victime d'un tueur qui sévit dans la région. Et James la connaît, puisqu'elle lui est apparue à plusieurs reprises. Au cours de cet été marqué par les deuils, la violence et les premières grandes expériences, James et Lee Ann vont quitter le monde de l'enfance...

Mon avis :

Dans un style très descriptif, Tom Wright offre un premier roman situé entre le thriller et le roman d’apprentissage, intriguant, sombre et troublant.

Le premier samedi de février  (milieu des années 70) Lee Ann se pointe chez la grand-mère maternelle (chez qui vit déjà Biscuit son cousin) et d’un commun accord il est décidé qu’elle reste y vivre, sans avoir besoin de savoir pourquoi elle a fugué. Biscuit, le narrateur, se pose évidemment  beaucoup de questions sur la venue soudaine de sa cousine, sur son mystérieux  mutisme, son comportement  étrange et sur le fait qu’elle soit devenue si sombre depuis son arrivée. Mais il l’aime et comprend que ses interrogations ne sont pas les bienvenue, alors il profite de LA telle qu’elle est devenue, d’autant que sans avoir besoin de beaucoup de mots, leur relation est très forte : l’un est hyper sensible, capable de déceler émotions et sentiments profonds, l’autre est intelligente et très forte de caractère (c’est qu’il en faut pour supporter ce qu’elle a vécu). Cet été chaud et étouffant, la vie suit ainsi son cours avec ses hauts et ses bas. Un jour,  partis à la recherche de bouteilles pour récupérer la consigne et se faire un peu d’argent de poche, ils tombent sur le cadavre d’une adolescente de leur âge. Le choc est de taille, d’autant qu’elle présente des marques de mutilation et de violence sexuelles, et qu’il s’agit de la troisième victime retrouvée. On examine et s’interroge (autant que Biscuit) sur bon nombre de membres de cette petite communauté du Texas où la violence, les comportements dysfonctionnels (abus et négligences) et l’alcool prennent trop de place.

L’enquête ne tient pas une grande place dans l’intrigue, elle sert de fil conducteur au développement des personnages. Même en restant au second plan, elle capte étrangement l’attention du lecteur et accroit la part d’horreur  que vit biscuit et LA. Tom Wright concentre surtout sa narration sur le passage à l’âge adulte  de ces deux ado dans un contexte de souffrance, de secrets de famille et de brutalité. Le cocktail est explosif et bouleversant.

En utilisant la voix du jeune James, l’auteur nous fait vaciller entre deux eaux : le réconfort des vacances, l’insouciance, les premiers émois amoureux, la nostalgie, la naïveté et la douceur du garçon, mais aussi  les horreurs qui les entourent (familiales et autres). Ce qui meurt en été est un très beau roman. Il est dur à de nombreux aspects mais j’ai aimé le charme que Tom Wright arrive à installer dans l’indicible (entre visions, rêves et sensibilité exacerbée  du protagoniste). Il développe son intrigue autour de l’adolescence (et ses tourments) et de la perte de l’innocence,  par le biais d’une écriture lyrique et évocatrice, pleine de tendresse qui touche profondément.

Vidéo interview de l’auteur ici

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