Pourquoi ce livre ?
Cela fait longtemps qu’on me parle de ce livre et j’attendais avec impatience la nouvelle édition pour pouvoir m’y plonger à mon tour. Cette édition, revue et corrigée par l’auteur, est composée des deux romans A comme Alone et A contre Alone, originellement parus chez les éditions Rivière Blanche, ainsi que de deux nouvelles situées dans le même univers.
Ce qu’en dit la quatrième de couverture :
Pépé est un Alone, un solitaire qui trace sa route dans une France dévastée. Son créneau : la survie. Son credo : le mouvement. Armé de ses couteaux, il va affronter tous les dangers pour retrouver un fantôme de son passé : Grise.
Mais suffit-il de survivre ? Car un vent de renouveau souffle sur les débris de l’ancien monde, porteur de dangers autant que d’espoir.
Mon avis :
Dans cette intégrale, Thomas Geha dépeint avec talent un monde post-apocalyptique survolté en pleine mutation.
Ce monde se dévoile à travers le regard de Pépé, Alone de son état, habitué à survivre seul et évitant soigneusement les Rasses, des groupes de populations dominés la plupart du temps par des chefs sans scrupules.
« Je suis un Alone, un mec qui ne se joint à aucun groupe, jamais. »
Voilà donc un monde dangereux, où l’espérance de vie est basse et la cruauté humaine sans limites. Mais également un monde captivant qui essaye de se reconstruire sur de nouvelles bases, de nouvelles valeurs, où les villes sont des zones à éviter et où des mutants possèdent d’étranges pouvoirs.
Par conséquent, ne vous attendez pas à une lecture à la tonalité crépusculaire et nostalgique. Pépé, pur produit de ce nouveau monde, est heureux d’y vivre. Son périple à travers une France dévastée est ainsi parsemé de rencontres plus ou moins agréables, d’amitié et d’amour.
L’écriture est à l’image de cette histoire et de son narrateur, vive et efficace. Le récit entre directement dans l’action, tout en ne perdant pas le lecteur fraîchement débarqué dans ce monde étrange. Tout cela donne un livre prenant, dont on tourne les pages avec plaisir et qui ne connaît pas de temps-mort. Peut-être que comme moi, vous rognerez sans vous en rendre compte sur vos heures de sommeil pour poursuivre votre lecture (alors qu’à la base je comptais juste lire quelques pages avant de dormir, le fourbe m’a eu par surprise).
Evidemment en tant que rennaise, j’ai apprécié les quelques expéditions de Pépé dans la ville, où l’on reconnaît des lieux familiers abandonnés.
« Quelques vitrines de magasins explosées plus loin, on a bifurqué dans une ruelle pavée où poussaient des touffes d’herbe folle. Rue St-Melaine. »
Je recommande donc absolument Alone aux amateurs de littérature post-apocalyptique, mais aussi à ceux qui voudraient s’y frotter sans risquer de tomber dans un récit trop sombre.
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