Cette recherche menée par les scientifiques des US National Institutes of Health qui révèle comment le système immunitaire produit un puissant anticorps capable de bloquer l’infection par le VIH des cellules en ciblant un site spécifique du virus, ouvre la voie vers un vaccin plus efficace qui pourrait générer des anticorps neutralisants ciblés sur ce même site. Ces travaux, présentés dans la revue Nature, semblent surmonter l’obstacle principal rencontré par les précédents candidats, soit la mutation rapide du virus.
Isoler l’anticorps neutralisant chez un patient: Les chercheurs ont d’abord identifié un bénévole infecté par le VIH et participant à la cohorte CAPRISA qui avait naturellement développé, après plusieurs mois d’infection, ces anticorps neutralisants, nommés CAP256 – VRC26, dirigés contre le site V1V2 du VIH. Les chercheurs ont analysé des échantillons de sang de ce patient, entre 15 semaines et 4 ans après l’infection. Ainsi, les scientifique ont pu identifier la constitution génétique de la forme originale de l’anticorps, identifier les structures d’un certain nombre de formes intermédiaires adoptées par l’anticorps au cours de ses mutations et reconstituer l’interaction entre le virus et l’anticorps jusqu’à sa forme « mature » nommée CAP256 – VRC26.
Vers un vaccin capable d’induire CAP256 – VRC26 : L’étude révèle ainsi qu’après un petit nombre de mutations, CAP256 – VRC26 est capable de neutraliser une proportion significative de souches de VIH connues suggérant l’efficacité d’un vaccin dirigé vers ce site (V1V2). Les scientifiques seraient d’ailleurs déjà à pied d’œuvre sur un ensemble de composants de vaccins permettant d’induire ces anticorps neutralisants ciblés sur V1V2.
Sources: Nature February 2014 DOI: 10.1038/nature13036 Developmental pathway for potent V1V2-directed HIV-neutralizing antibodies(Vignette Anticorps)et NIH Study of antibody evolution charts course toward HIV vaccine(Visuel “Représentation via microscope électronique de l’une des nombreuses pointes qui font saillie à la surface du VIH. La zone verte marque l’emplacement de la région V1V2, où les anticorps « CAP256-VRC26 » neutralisants anti-VIH se lient. Les zones bleues, rouges et entourées marquent les 3 autres sites où d’autres anticorps anti-VIH se lient. La zone plate dans la partie supérieure représente la membrane de surface du virus) @ NIAID)