genre: dessin animé, science fiction
année: 1987
durée: 1h25
l'histoire: Pour avoir oublié le monstre Métamorphe au fond d'un océan, les Gandahariens, habitants d'une heureuse planète, sont voués à la disparition. Heureusement, Métamorphe, effrayé par sa mort prochaine, devra les ressusciter afin de puiser en eux l’énergie nécessaire à son immortalité.
la critique d'Alice In Oliver:
A l'origine, le scénario de Gandahar, réalisé par René Laloux en 1987, est l'adaptation d'un roman de science fiction de Jean-Pierre Andrevon, Les Hommes-machines contre Gandahar. Gandahar est aussi le troisième long-métrage réalisé par René Laloux.
Le film a donné d'abord lieu à un pilote réalisé en France en 1977, Les Hommes-machines, mais le long métrage proprement dit n'est concrétisé que onze ans plus tard. Avec ses deux précédents longs-métrages animés, La Planète Sauvage et Les Maîtres du Temps, René Laloux est devenu la nouvelle référence de l'animation en France.
Au niveau des voix françaises, Gandahar réunit Pierre-Marie Escourrou, George Wilson, Jean-Pierre Ducos et Anny Duperrey. Au moment de sa sortie au cinéma, Gandahar reçoit des critiques contrastées. Certaines critiques apprécient l'univers du film.
D'autres reprochent la complexité du scénario. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes de l'histoire. Attention, SPOILERS ! Pour avoir oublié le monstre Métamorphe au fond d'un océan, les Gandahariens, habitants d'une heureuse planète, sont voués à la disparition.
Heureusement, Métamorphe, effrayé par sa mort prochaine, devra les ressusciter afin de puiser en eux l’énergie nécessaire à son immortalité. Si La Planète Sauvage et Les Maîtres du Temps (déjà réalisés par René Laloux) s'adressaient également au jeune public, Gandahar vise avant tout le public adulte. Clairement, les enfants risquent d'être décontenancés par ce dessin animé à la limite de l'ésotérisme, mais néanmoins fascinant. Personnellement, je le préfère même aux Maîtres du Temps, déjà excellent. L'air de rien, Gandahar aborde des thématiques complexes.
Sur la forme, ce dessin animé est une métaphore du nazisme à travers l'histoire de ce cerveau géant et en pleine croissance qui contrôle des hommes-machines et impose une dictature militaire sur une planète (en apparence) pacifique. Sur le fond, Gandahar aborde également les thématiques de la mémoire et du temps. Encore une fois, le temps est manipulé, variable et modifiable.
C'est déjà une thématique que René Laloux avait exploré dans Les Maîtres du Temps. Il est donc bien question ici de la fin du monde et de la mort d'une civilisation via un cerveau organique et géant devenu subitement incontrôlable.
Son existence serait le résultat du subsconcient de la planète Gandahar. René Laloux effectue une opposition entre l'existence organique (le Métamorphe), les êtres humains et les machines (qui symbolisent l'avilissement et l'obéissance des humains).
Dans Gandahar, les paysages et les décors ont une vraie dimension phallique. Oui, Gandahar a aussi une dimension sexuelle, notamment à travers l'histoire d'amour entre Sylvain Lanvers et une jeune gandaharienne. Impossible de ne pas y voir une allégorie sur Adam et Eve, d'autant plus qu'il est question non seulement de la fin du monde mais aussi (et paradoxalement) de la Création, tout du moins d'une sorte de nouvelle Renaissance.
Vous l'avez donc compris: le scénario de Gandahar est terriblement complexe. Toutefois, impossible de ne pas trouver ce dessin animé captivant et fascinant, non seulement par les thématiques qu'il propose mais aussi par la variété des décors et des paysages, de toute beauté.
Bref, un chef d'oeuvre supplémentaire pour René Laloux, hélas trop méconnu en France.
Note: 17.5/20
Gandahar - 1 par sourigo