AN AMERICAN EDUCATION
Comédie (Single-camera) // 22 minutes
Ecrit par Alex Gregory & Peter Huyck (Frasier, King Of The Hill). D'après une histoire de Jack Whitehall & Ben Cavey. Adapté de la série anglaise Bad Education. Pour ABC, ABC Studios & Tiger Aspect Productions. 33 pages.
Alfie Wickers, un jeune prof originaire d'Angleterre aux méthodes d'éducation peu conventionnelles et à l'humour très particulier, s'est fait une place de choix dans le coeur de ses élèves. Mais dans cette école publique de San Diego, sa hiérarchie n'est pas fan de ses excentricités, surtout quand il décide de mettre les bouchées doubles pour conquérir le coeur de la nouvelle prof de chimie...
Avec Jack Whitehall (Bad Education, Fresh Meat), Brittany Snow (American Dreams, Harry's Law, Hairspray, Pitch Perfect), Rosie Perez (Lipstick Jungle, Délire Express), Phil Morris (Smallville, Melrose Place), Devin Ratray (Maman, j'ai raté l'avion)...
Paul Lee persiste et signe ! Le président d'ABC -qui n'a pas eu des résultats très probants depuis son arrivée, il faut bien le dire- s'entête chaque année à commander plusieurs adaptations américaines de comédies anglaises à succès. Ou pas à succès d'ailleurs. Parce qu'il est lui-même anglais. Mais pour un The Office, combien de remakes ratés depuis des décennies ? Beaucoup. Heureusement, la plupart de ses commandes de pilotes ne se transforment pas en commandes de séries. L'an dernier, le script de Spy US était une petite purge (Lire ICI). Celui de Only Fools And Horses US n'était pas meilleure. Et puis il y a eu Family Tools (adapté de White Van Man) qui a vu le jour et qui était extrêmement mauvais. J'avais regardé le pilote anglais pour comparer et je n'avais vraiment pas compris où il avait vu un quelconque potentiel pour une version US. J'ai fait la même chose cette saison avec Bad Education : j'ai eu du mal à aller jusqu'au bout du pilote. Une suite de gags/sketchs moyennement drôles, voire pas drôles du tout parfois, avec un héros insupportable. Pour An American Education, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle : le pilote est beaucoup plus structuré, mais le héros est toujours là, joué par le même acteur, et s'il est un peu moins agaçant sur le papier, je suis sûr qu'à l'image ce sera encore atroce.
Ce pilote n'est pas un copier/coller de l'original même si les fondamentaux restent : personnages et enjeux. Les blagues ne sont donc pas les mêmes, certaines sont bonnes, d'autres moins, mais elles sont globalement moins graveuleuses. Sauf une, dans l'intro d'ailleurs, qui m'a fait sourire. C'est la principale adjointe qui s'adresse au héros : "Wickers, my dad used to have a saying about weak people like you: “All fart and no crap.” Well, when Rita Gomez -me- she follows through" / "You must spend a fortune on underwear". Voilà, c'est pas fin, je vous avais prévenu. Il y a beaucoup (trop) de comique de situation où Wickers fait le pitre pour impressionner ses élèves et l'élue de son coeur. Cela ne va pas assez loin pour être embarrassant, mais déjà trop pour que ce soit drôle. L'humour à l'anglaise dans un contexte américain, ça passe ou ça casse. Là, ça casse grave. En plus, l'intrigue du pilote m'a rappelé les pires heures de Glee -laquelle est d'ailleurs citée à plusieurs reprises- puisqu'en gros, Wickers s'est mis en tête de sauver les cours de musique, menacés de disparaître parce que la principale adjointe estime que l'argent de l'école doit être dépensé dans des activités plus utiles, sportives par exemple, pour gagner en notoriété dans l'état de Californie. Ca ne vous rappelle rien ? Si. Bah Wickers est forcément plus drôle que Mr Shue, et Rita Gomez est naturellement moins hilarante que Sue Sylvester. Quant aux élèves, ils interviennent finalement assez peu et n'apportent rien de particulier. En plus, il y a un autre prof lourdingue, dans un autre style. Ca fait vraiment beaucoup de boulets pour une si petite série. La prof de chimie, incarnée par Brittany Snow que j'adore, est mignonnette mais elle ne sert pas à grand chose. Et on a fait le tour de cette bande pas attachante, qui ne donne même pas envie de lui laisser le temps de faire ses preuves. C'est vraiment le genre de pilote que les gens quittent au fur et à mesure, sans aller jusqu'au bout tant tout est prévisible.
Dès son pilote, An American Education passe à côté de son sujet. L'analyse des différences culturelles entre les américains et les anglais s'arrêtent à une blague sur Harry Potter. Sans caricaturer. Le reste est tout au plus amusant de temps à autres, mais guère passionnant. Et on flaire déjà que la série va suivre une formule hebdomadaire des plus lassantes. Alors même avec une bonne distribution, un bon réalisateur et un peu d'imagination, je ne vois aucun avenir à ce projet. En plus, ABC ne saurait pas vraiment quoi en faire ! J'espère que Paul Lee a déjà acheté son billet de retour à Jack Whitehall.