La presse féminine se met au régime : attention danger !" /> La presse féminine se met au régime : attention danger !" border="0" title="SANTÉ > La presse féminine se met au régime : attention danger !" />
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Les magazines féminins dégainent comme chaque année leurs conseils minceur avant les vacances. Les jeunes françaises sont prêtes à tout pour ressembler aux filles des couvertures de magazines au détriment de leur santé.
"Opération bikini", "Mince sur la plage"... En prévision des vacances et de la fameuse épreuve du maillot, les papiers glacés des magazines féminins dégainent comme chaque année leurs "conseils minceur". Le "dossier spécial régime", marronnier* par excellence, dresse le portrait d’une minceur irréelle, superficielle et dangereuse pour la santé.De nombreux médecins continuent de s’insurger contre cette tyrannie de l’amaigrissement, qui encourage les déséquilibres alimentaires et psychologiques notamment chez les jeunes.
En matière de santé, la pratique des régimes entraînent souvent des risques de carences en vitamines, notamment celles du groupe B (féculents et viande) ou celles dites liposolubles (A, E et D) lors de la consommation exclusive de préparations écrémées ou de suppression de matières grasses type huile ou beurre. On observe également et fréquemment des déficiences en sels minéraux, par exemple en magnésium (contenu dans le chocolat, les légumes secs ou la banane) et en oligo-éléments (fer, cuivre, zinc). Du coup, fatigues nerveuses et physiques, problèmes de peau et de cheveux ou encore vertiges et baisse des défenses immunitaires face à de nombreuses maladies sont assez fréquents chez les personnes coutumières du régime.De plus, pour qu'une perte de poids soit efficace, il faut en accepter les contraintes. Et les obligations du régime choisi, la recherche permanente de compatibilité des calories, etc. favorisent évidemment les frustrations, au restaurant comme en soirée chez les amis. Et la vie sociale s’en ressent.
Face au matraquage des normes physiques inatteignables, à travers les pages d’une presse féminine bien trop occupée de se fourvoyer aux côtés des industriels de la mode et des cosmétiques sous le terme de «complexe mode-beauté», les françaises doivent dire NON définitivement à la dictature du corps mince et svelte. Depuis quelques années, des voix s’élèvent pour défendre le droit d’être potelée voire grosse et bien dans sa peau. Etre bien en chair et épanouies, ne doit plus être interdit. Il n’y a pas si longtemps, Beth Ditto, la chanteuse du groupe Gossip multipliait les couvertures de journaux, arborant fièrement ses courbes généreuses, et alors ?! Au point que les journaux féminins, tels ELLE, se sentent désormais obligés de consacrer quelques numéros par an aux femmes dont le chiffre 38 porte malheur.
L’embonpoint décrié aujourd’hui rimait autrefois avec bien-être. "Dans notre obsession grandissante pour notre corps et son image, pour sa minceur valorisante, nous oublions les siècles qui ont formé notre culture, et les diverses manières que nous avons eues de percevoir la santé et la forme, au sens littéral du terme", explique Annie Hubert, anthropologue et directeur de recherche au CNRS. A force d’avoir agité le foulard de l’obésité en prenant pour exemple l’Amérique, les injonctions à la minceur relayées par les spécialistes et les médias ont fait effet. A coup de millions de Dollars… puisque c’est bien de cela dont il s’agit en réalité.FG
*marronnier : argot journalistique, sujet qui revient de façon cyclique au fil des saisons, comme les feuilles des arbres