L’étude a été menée par des chercheurs des hôpitaux de Genève, à l’hôpital, sur 71 patients, au cours d’un examen de routine. Aucun des patients n’avait d’infection de peau, mais près de la moitié étaient colonisés par le SARM. Les stéthoscopes étaient stérilisés avant chaque examen. 3 médecins ont été impliqués, sur 2 phases. Dans la première étape, ils portaient des gants stériles. Dans la seconde phase, les médecins examinaient les patients sans gants, mais s’étaient désinfecté les mains avant l’examen (avec une solution hydro-alcoolique durant 30 secondes).
Le bout des doigts du médecin et la membrane du stétho. : L’étude révèle qu’après les examens, les zones les plus contaminées sont le bout des doigts du médecin et la membrane du stéthoscope, plus fortement contaminée que les autres zones de la main.
- les doigts sont les plus fortement contaminés par des bactéries, avec une médiane de 467 CFUs (Colony forming units/ Unité Formant Colonie) par 25cm2,
- vient ensuite la membrane du stéthoscope (médiane : 89 CFUs/25cm2),
- puis les zones situées autour de la base du pouce et le petit doigt (environ 35 CFUs/25cm2),
- puis le tube de stéthoscope (18 CFUs/25cm2),
- puis le dos de la main la moins utilisée (8 CFUs/25cm2).
- En conclusion, le niveau de contamination de la membrane du stéthoscope est significativement plus bas que le niveau de contamination de l’extrémité des doigts, mais nettement plus élevé que les autres zones de la main.
- Quand des patients porteurs de SARM sont examinés, le modèle de contamination s’avère similaire, mais avec des niveaux de colonisation plus faibles.
- Enfin, lors des 2 étapes, le niveau de contamination observé sur le stéthoscope est lié au niveau de contamination des doigts du médecin.
Les auteurs rappellent aux médecins et autres professionnels de santé le risque de contamination croisée via l’utilisation, d’un patient à l’autre, d’un instrument ou d’un dispositif, sans passer par une désinfection systématique. Le risque d’infection apparaît ici presqu’aussi élevé que le risque lié à des mains non lavées. Si cette étude n’a porté que sur le stéthoscope, ces résultats pourraient s’appliquer à d’autres équipements hospitaliers, tels que les tensiomètres ou les thermomètres. Cependant, l’étude ne dit pas si le transfert de bactéries détectées entraînerait l’infection d’un autre patient.
Mais le risque est plausible.
Source: Mayo Clinic Proceedings February 27 2014 doi.org/10.1016/j.mayocp.2013.11.016 Contamination of Stethoscopes and Physicians’ Hands After a Physical Examination (Visuel NHS)