Avec l’informatique, la guerre change de visage : les soldats 2.0 passent désormais beaucoup de temps derrière des écrans, à surveiller des images de vidéosurveillance ou des flux de données. Mais un challenge demeure : rester éveillé pour ne pas se laisser surprendre par l’ennemi. Pour aider les troupes à ne pas fermer l’oeil, les américains étudient l’effet de petites décharges électriques dans le cerveau !
Ces expériences de stimulation cérébrale ont été réalisées sur des volontaires de l’US Air Force. Rien à voir avec l’image d’Epinal des électrochocs en psychiatrie, où des médecins utilisaient des fortes doses d’électricité et provoquaient parfois des traumatismes graves. Les effets secondaires sont ici très limités : quelques irritations de la peau au niveau des électrodes, posées sur le crâne, et quelques maux de tête.
Ces points négatifs semblent pour les chercheurs bien moins dangereux que les excitants chimiques que toutes les armées du monde tolèrent sur le champ de bataille, et même moins problématiques que de grandes doses de café, qui entraînent un rythme cardiaque élevé et une nervosité parfois incontrôlable.
Dans le protocole testé, le courant électrique utilisé est limité à un milliampère pendant 10 minutes. A titre d’exemple, un petit appareil électronique utilise 100 fois plus d’électricité. Après avoir subi cette stimulation, les sujets se sont révélés plus alertes, même au bout de plusieurs heures de taches répétitives et ennuyeuses. Certains sont même restés en forme pendant 30 heures.
Les américains étudient l’effet de petites décharges électriques dans le cerveau. Leurs soldats sont restés en forme même au bout de 30 heures de veille ! Photo CC Flickr par star5112
Il reste néanmoins beaucoup de questions sans réponse avant de généraliser la technique, en particulier concernant les effets à long terme. Certains scientifiques sont persuadés que la suractivité d’une zone du cerveau s’accompagne obligatoirement de la mise en sommeil d’une autre zone, qui peut se révéler importante.
Au delà du cas des militaires on peut déjà s’inquiéter des usages que pourraient faire certains métiers de ce type de technique. Les traders par exemple, qui pourraient y recourir pour rester concentrés sur les cours de bourse, ne résisteront pas longtemps si cela leur fait gagner des sommes importantes. Et cela même si les études médicales sont encore incomplètes.
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