03/03 L'économie commence bien la semaine. Comment le mesurer ?

Qui bouderait de bonnes nouvelles ! Les deux malades ibériques remontent quelque peu la pente ; les allemands augmentent leur consommation intérieure. Donc, les chiffres des comptabilités nationales s'améliorent.Cependant, le chômage continue à sévir, à plus de 26% de la population en Espagne, 60% chez les jeunes, qui partent « ailleurs » faute de pouvoir subsister chez eux. Et qui partent formés, mettant une note de doute sur le long terme du pays.Même chose en Irlande, qui retrouve un semblant d'amélioration au prix de l'émigration forte et, ici encore, particulièrement chez les jeunes.L'Allemagne accroît donc sa consommation et la tendance du chômage est à la baisse. Mais le pourcentage de sa population vivant sous le niveau de l'indice de pauvreté est plus élevé qu'en France. La richesse profite aux comptes, mais pas à toute la population.On revient donc au cœur du problème : à la manière de partager le gâteau, au prix à payer par toute la population et aux indices pour mesurer chacun de ces facteurs.La manière de partager le gâteau, c'est à dire, la façon concrète de mettre en œuvre la solidarité, est la première étape. En France actuellement, c'est le but du « pacte de responsabilité » proposé par F. Hollande. Il n'est pas sûr que ce soit suffisant pour guérir complètement nos meurtrissures, mais ça essaie d'aller dans le bon sens. Les moyens de mesure à mettre en place seront essentiels pour le suivi des accords dès le début, c'est à dire, dès le vote de la loi à l'automne. Et leur publicité pour que tout le monde parle sur les mêmes bases, responsables et simples lambdas.Le nombre d'emplois crées sera, bien entendu, le premier. Mais il ne suffit pas. L'évolution des salaires est le deuxième, à condition qu'il soit bien détaillé par catégories (déciles de la distribution de salaires) et non pas sur des simples moyennes et médianes.

Le troisième est celui des coûts à la consommation. Ici aussi pas un simple indice global de prix, mais des indices plus fins, sur les dépenses contraintes par catégorie économique (Encore les fameux déciles, bien connus de l'Insee, mais dont leur beauté n'attire pas assez responsables et commentateurs).On peut dire tout ceci d'une autre manière : évaluer la situation, la suivre, pouvoir agir sur elle à partir d'indices qui incorporent les facteurs humains, et notamment la part de ceux qui supportent le plus gros fardeau.Ça nous permettrait de mieux parler de nos problèmes et de mieux croire les informations distillées sur le sujet en connaissance de cause. Chiche qu'on le fait ?©Jorge