03/03 La Crimée en « mèche » de l'explosif « cocktail Poutine »

Le Sénat Russe a approuvé l'utilisation de l'armée dans la crise ukrainienne et V. Poutine n'a pas perdu du temps pour envoyer des renforts militaires en Crimée.

Les paris ne manquent pas sur les véritables intention du cher Vladimir, bien que personne ne soit très sûr d'avoir les éléments pour être catégorique.L'histoire à trois entre la Russie, la Crimée et le reste de l'Ukraine ne date pas d'hier et les russes n'ont jamais avalé de leur avoir cédé en 1954 la Crimée, ses plages, ses vignobles, Yalta et surtout, Sébastopol. Mais à l'époque, tout le monde étant logé sous l'enseigne URSS, ça ne soulevait donc pas les foules (qui d'ailleurs, n'avaient pas le droit de se soulever...)Depuis, tant que la « petite Russie » restait une « république sœur », les russes n'en faisaient pas une affaire d'affrontement, tout en distribuant des passeports dans toute la zone russophone de l'est de l'Ukraine.La révolution orange est restée en travers de la gorge de Poutine, mais il a trouvé comment « amadouer » relativement les nouveaux dirigeants, entre autres Madame Timochenko, qui sait suivre le sens du vent, puis l'autre « héros » : Ianoukovitch. 

Madame Timochenko qui serait attendue aujourd'hui à Moscou.

Et maintenant ? Est-ce le début d'une histoire comme celle de la Géorgie en 2008/2009 qui, selon un procédé proche, permit à Vladimir Vladimirovitch d'accueillir sous son aile deux « républiques indépendantes » : L'Ossétie du sud et l’Abkhazie ? Qui et comment pourrait s'opposer avec des chances de succès ?L'Ukraine a mobilisé de suite. Mais c'est une figure obligée et il est peu probable que qui que ce soit en Ukraine doute de leurs possibilités face aux Russes. 

Quant à l'appui de « l'Occident » il n'irait jamais jusqu'au point de laisser démarrer un conflit d'où nous pourrions tous sortir plus ou moins morts, les ukrainiens en tête.L'Europe ne pèse pas encore assez et l'ONU ne pourra pas suivre un chemin dangereux. Ce n'est pas la même chose d'aller en Libye ou en Centrafrique que sous les jambes de l'ours Russe. Et la pression de ne pas participer au prochain G8 à Sotchi n'est pas de taille à faire trembler Poutine. Qui pourrait de son côté faire jouer ses propres menaces, par exemple, sur la fourniture de gaz en plein hiver...Les États-Unis on réagit -verbalement- avec force. Mais d'une part, Poutine a bien pris soin d'utiliser le même langage que les USA lorsque leurs intérêts les poussaient à défendre « des ressortissants américains » partout dans le monde. D'un autre côté, il y a une parenté évidente entre Sébastopol et Guantánamo, ce qui permet de se lancer des choses à la figure...pour ne pas entrer dans le fond. Enfin, la menace d'un isolement de la Russie dans la communauté internationale pourrait avoir comme conséquence de renforcer Poutine en Russie, lui qui se présente comme le sauveur d'une Grande Puissance Russe à restaurer face à l'occident corrompu. Il ne reste donc, après les gesticulations actuelles et à venir dans les prochains jours, que la voie diplomatique. En espérant qu'avant de commencer pour de vraie à négocier, il n'y ait pas ici ou là un « facteur incontrôlé » qui ajoute quelques morts à l'affaire. Et que les négociations futures, si elles ne sont pas capables d'éviter une « indépendance » de la Crimée, ne retaillent tout de même pas trop les frontières « souveraines » de l'Ukraine, dont la mauvaise santé économique lui enlève toute possibilité de s'en sortir seule.Chers dirigeants de tous nos pays, vite, négociez ! Trêve de paroles, c'est bien de se « sentir inquiet » et de le faire savoir pour que,dedans, on sache que vous ne vous endormez pas. Maintenant, il faut parvenir à l'étape suivante, avec des moyens « diplomatiques » mais lourds, les revolvers au vestiaire mais tous les formes possibles de « pressions amicales » sur la table pour mener cette affaire à terme.Et vu l'état du malade ukrainien, le temps presse !©Jorge