Un peu de campagne à Paris
On connait le Paris des monuments, et l’incontournable sortie au Sacré Coeur quand on vient visiter la capitale. Mais certains coins proches du monument proposent de nous transporter loin de l’agitation de la capitale pour nous emmener loin, à la campagne à Paris.
Ces voies restent souvent closes sont privées mais par moment, le portail s’ouvre, et c’est pour un instant photographique unique, un réel bonheur.
Voici donc quelques pistes pour agrémenter vos balades dans le 18ème, avec certaines cours ravissantes.
La Cité Pilleux
Au départ de La Fourche sur la ligne 13, empruntez l’avenue de Saint-Ouen, et remontez la. Sur votre gauche, ne manquez pas de remarquer la Paroisse Saint-Michel au bout d’une ruelle.
Un peu plus loin sur votre droite, vous apercevez l’entrée d’une voie privée, la Cité Pilleux. Une plaque surmonte le portail, qui s’ouvre plutôt facilement à midi en raison des allées et venues. Osez alors une entrée discrète.
Vous distinguez des ateliers ou des commodités, avec un appartement au dessus, et l’arrière de la cour, un immeuble plus classique. Cependant durant ma visite, j’ai surpris une jeune personne se rendant aux toilettes, ici derrière ces portes.
En silence, sans déranger quiconque, ni vous faire remarquer vous pourrez profiter un instant du calme de cette petite allée.
Revenez sur vos pas. Par un des portails fermés vous apercevrez peut être ce genre de petite cour.
Près de la station de métro, un peu plus loin en poursuivant l’avenue de Clichy, vous trouverez sur votre droite la jolie Cour Saint Pierre dont le portail est souvent ouvert à midi. Nous en avions parlé lors du parcours dans le 17ème.
Cour Saint Pierre
Je m’y étais rendue l’an dernier, en hiver déjà, mais la cour était en travaux. C’est avec plaisir que je l’ai découverte refaite, dégagée et claire.
En sortant, vous allez rejoindre la station Lamark Caulaincourt. Pour cela, vous pouvez traverser le Cimetière de Montmartre, ou faire le court trajet en métro, à partir de place de Place de Clichy qui se trouve un peu plus loin sur votre droite.
Allée des Brouillards
En sortant du métro Lamark Caulaincourt, profitez d’un rayon de soleil d’hiver sur les pavés de la place Constantin Pecqueur, et empruntez les escaliers qui montent vers la Butte Montmartre.
Vous débouchez alors dans la rue Dalida (qui a vécu sur la Butte), qui offre cette vue ravissante sur le Sacré Coeur.
A votre droite, vous pourrez vous engagez dans la petite allée des Brouillards. Aujourd’hui, seule le panneau parisien rappelle l’histoire de ce lieu qui date du 12ème siècle. Ancien moulin doté d’un abreuvoir, proches de sources d’eau nombreuses sur la butte, celles-ci provoquaient des vapeurs régulières au contact de l’air frais. u 18ème siècle, un avocat au Parlement de Paris, achète la propriété sur la colline. Il faut ici imaginer Montmartre rural, planté de vignes (dont nous avions d’ailleurs aperçu les pieds ici dans les Arènes). Il y fait construire un petit château, qui sera plus ou moins rasé en 1850. Il tombe alors à l’abandon. Non loin, au numéro 8 de l’allée, c’est la famille Renoir qui s’installe en 1890, où le peintre a son atelier. Mais la misère du quartier est si importante, qu’on lui donne le nom de « maquis ».
C’est l’historien Victor Perrot qui rachète la propriété en 1922 et entreprend sa rénovation presque à l’identique de son état d’origine. L’allée est ouverte au public en 1929.
Vous pourrez poursuivre la balade dans le square Suzanne Buisson.
Vous pouvez poursuivre ensuite dans la rue Simone Dereure. Prenez à gauche, pour remonter l’avenue Junot. En longeant la rue, vous sentez ici la pente, et le côté bucolique de la balade. Sur votre droite, vous apercevez alors la villa Léandre.
La villa Léandre
Cette voie privée libre d’accès porte le nom de l’humoriste montmartrois Charles Léandre. On y aperçoit de jolies maisons, pour certaines dans un style anglais (en briques rouges).
En repartant, vous apercevez quelques unes de ces voies privées (celles-ci fermées), et vous arrivez au Hameau des artistes.
Le Hameau des artistes
Au 18 de l’avenue Junot, vous entrez dans le Hameau des artistes. Pour entrer, il faut être chanceux, parce que le portail n’est pas souvent ouvert. Que nous réserve ce Hameau ?
C’est dans une des cours, que l’on trouve la mire du nord, poteau puis pyramide en ierre qui porte l’inscription « L’an 1736, cet obélisque a été élevé par ordre du roi, pour servir d’alignement à la méridienne de Paris de côté du Nord. Son axe est 2.931 toises 2 pieds de la face méridionale de l’Observatoire « .
En repartant, sur la pointe des pieds, on profite à nouveau du calme du quartier.
La villa Poissonnière
Pour accéder à la prochaine étape, mieux vaut prendre le métro et rejoindre la station Barbes-Rochechouard. Vous pourrez alors remonter le boulevard Barbès jusqu’à tourner à droite dans la rue de la Goutte d’Or. Ici l’environnement change, l’agitation est plus grande, le monde pullule davantage. Pourtant sur votre gauche, vous pourrez apercevoir une allée privée dont la porte s’ouvre le midi, et dans laquelle a habité Alain Bashung. Le clou de la visite est d’avoir le privilège de bénéficier de quelques rayons de soleil…
Bonne balade !