- que 58% des français estiment que la pause déjeuner est un moment incontournable de leur journée de travail. Ils prennent en moyenne 22 minutes pour ce moment-là, contre 1h38 il y a 20 ans. Hum, la moyenne est donc plombée par les 42% qui estiment sans doute qu’ils pourraient s’en passer. Parmi eux, on trouve certainement les 12% qui déclarent manger en travaillant. Combien seraient prêts à avaler une pilule orange pour l’entrée, bleue pour le plat, jaune pour le dessert, noire pour le café, et multicolore pour garder l’œil ouvert, afin de rentrer 1h30 plus tôt chez eux ? Pour que le calcul soit juste, faudrait-il entrer une donnée supplémentaire, celle des bonnes décisions prises à table ? Et quid du travail à la maison ? Et du temps de transport avec étude de dossier sur genoux ? Et du temps perdu par les constipés lors de leur pause de dépose de celles ? Lorsqu’on prend un problème et qu’on le retourne dans les tous les sens, ce sont parfois les nôtres qui sont tout retournés.
- qu’il existe une carte des aliments les plus surconsommés ou sous-consommés dans chaque département français par rapport à la moyenne nationale, carte que vous trouverez facilement si vous vous donnez la peine de la chercher. L’étudier peut ennuyer ou amuser, et il en va de même de toute chose, certes, certes. On y apprend par exemple que la consommation de caviar est supérieure de 224% à la moyenne nationale alors que la consommation de sauces surgelées, en revanche, est inférieure de 87%. Mais où donc, vous demanderez-vous ? A Paris, pardi ! Pour celle de la saucisse en conserve, des pâtés et confits, des concentrés pour boissons, de l’amer brun, de graisse à frire, de pain d’épice ou de fromages à pâte molle, voyez carte, et ensuite, dites, en argumentant, s’il faudrait ouvrir boutiques pour vendre ce qui est apprécié ou ce qui est délaissé en fonction du prix du m² dans les départements. Lorsqu’on prend un problème et qu’on le retourne dans les tous les sens, ce sont parfois les nôtres qui sont tout retournés.
- que Mike Parker est mort. Ce nom ne vous dit peut-être rien. Il m’était inconnu avant que je ne le découvre, processus qui arrive assez souvent, je le reconnais. Le monsieur a tout de même créé 1 100 polices de caractères, un choix délicat d’espacements, de hauteurs, de courbures, un artiste, un typographe, Mike, père de l’Helvetica, qu’on voit partout sans forcément le savoir, dans les logos de BMW ou de Matell, par exemple. Un inconnu pas si inconnu que ça, finalement, via ce qu’il fit. Si loin si proche, mais en quelque sorte lié, par une forme de fil, à des millions d’entre nous. Combien de fils nous lient tous, quel est ce maillage si ténu, quelle toile d’araignée peuvent voir les vénusiens qui nous observent ? Lorsqu’on prend un problème et qu’on le retourne dans les tous les sens, ce sont parfois les nôtres qui sont tout retournés.