Et à la vision de ces conquérants, du nom de ce film sorti récemment en DVD (le 12 février dernier, édité par Pyramidefilms) , on peut dire que le projet de départ du réalisateur est réussi tant les personnages principaux de son film sont de vrais anti héros, de bons losers que madame chance a abandonné depuis longtemps, mais au lieu de s'apitoyer sur leur triste sort, le réalisateur Xabi Molia ( dont le premier film 8 fois debout avait déjà été salué par la critique) les emmène dans des aventures bien barrées, entre le fantastique et l'aventure.
En effet, le film suit deux demi frères pas très proches, un entraineur de foot d'une équipe de CFA ( la 4ème division, autrement dit pas le top niveau) et un comédien également de seconde zone et pas bien motivé, décident, à la mort de leur père, qui, après plusieurs échecs dans leurs vies respectives, décident de s’embarquer dans une quête du Graal , mais pas une quête traditionnelle ou l'on doit chercher le Graal, mais plutôt une quête inversée, où l'on doit le remettre à sa place initiale.
Bref, un duo de bras cassés, menteurs, poissards, laches, qui partent dans une aventure fantaisiste et un peu barrée, pour un film qui tend à s 'amuser et à amuser le spectateur avec les genres et les ambiances, on est forcément indulgent, même si le résultat n'est pas complètement à la hauteur du projet initial.
Les conquérants en effet n'est pas hilarant comme les slogans sur la jaquette du DVD tendrait à le prouver, on sourit bien plus qu'on ne rit, et certaines scènes, parsemées ici et par là , sont un peu molles un peu flottantes et donnent au film un faux rythme un peu dilletant qui empeche que l'on se passionne pour ce voyage initatique.
Malgré ces petits bémols, Les Conquérants reste un long métrage éminement plaisant, notamment grâce à l'énorme capital sympathie inspiré par ces deux pieds nickelés incarnés par deux acteurs français que j'aime particulièrement, Denis Podalydès et Mathieu Demy , qui sont vraiment parfaits dans des rôles taillés pour eux, entre pudeur et orgeuil mal assuré.
Si l'intrigue est un peu fantasque et décousue et n'intèresse pas vraiment l'auteur, on suit avec délices les pérégrinations de Demy et Podalydès jusqu'au bout. En effet, l'intrigue sait nous réserver de belles idées d'écritures ( les scènes d'entrainement de foot ou Marcel Gauchet sert de moteur à des joueurs qui semblent ne rien piger sont vraiment jouissives).
Et la seconde partie du film, la partie plus propre au films d'aventures nous montre des paysages des Pyrénées formidablement cinématographiques que n'auraient pas renié les frères Larrieu.
Bref, Avec Les Conquérants, Xabi Molia nous offre un film léger et mélancolique en même temps, autrement dit, une vraie bouffée de fraicheur qui fait pas mal de bien à la comédie française souvent bien plus lourde et pataude.
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