[Les six scènes brèves, de plus en plus brèves, de Tom et Bob rythmaient l’action d’une pièce écrite en 2000 et représentée en 2002, Vie et mort du général Pitbull.Les scènes publiées sont ici :
III
Tom et Bob, toujours involontairement de retour au même endroit, lequel endroit est à présent jonché d’une multitude de cadavres.
TOM. – Merde, je rêve ou quoi ? Qu’on est encore que là.
BOB. – Et les ennemis sont morts.
TOM. – Même qu’ils se sont entrekillés tandis qu’on n’y était pas, là. Salauds, bande de salauds !
BOB. – Du calme ! Du calme !
TOM. – Ah, que j’ai faim, sergent !
BOB. – Ta gueule, je t’interdis de parler de bouffe.
TOM. – Vous savez ce que je crois ? Qu’on tourne en rond, que je crois. Pas d’issue et rien donc à bouffer.
*
BOB. – Si c’est pas malheureux, aussi, ces civils bombardés ! Nous, planqués derrière les arbres, on les aurait eus comme à ball-trap. A la loyale.
TOM. – Tu sais à quoi que je pense ?
BOB. – Qu’on devrait se trouver des ennemis ? même armés ?
TOM. – Non. Tous ces ennemis morts, tous ces kilos d’ennemis, tous ces beaux kilos de viande d’ennemis morts, là, qui sont devant nous. Toute cette belle chair de cadavres ennemis, qui m’attire, qui m’excite…
BOB. – Arrête, merde. On est là pour tuer des civils, pas pour les bouffer. Nous sommes le front de la civilisation armée ! et son bras. Le bras du front, ou l’inverse, avec des couilles en tout cas.
Ivre de rage, Tom vide son chargeur sur les cadavres.
TOM. – Allez, tirons-nous ! Et qu’on se trouve des ennemis frais, vivants, qu’on n’aura qu’à se les bouffer.
BOB. – Tu as raison, c’est nous la guerre. En avant, marche.
[Les six scènes brèves, de plus en plus brèves, de Tom et Bob rythmaient l’action d’une pièce écrite en 2000 et représentée en 2002, Vie et mort du général Pitbull.Les scènes publiées sont ici :
Tom et Bob (I)
Tom et Bob (II).]
III
Tom et Bob, toujours involontairement de retour au même endroit, lequel endroit est à présent jonché d’une multitude de cadavres.
TOM. – Merde, je rêve ou quoi ? Qu’on est encore que là.
BOB. – Et les ennemis sont morts.
TOM. – Même qu’ils se sont entrekillés tandis qu’on n’y était pas, là. Salauds, bande de salauds !
BOB. – Du calme ! Du calme !
TOM. – Ah, que j’ai faim, sergent !
BOB. – Ta gueule, je t’interdis de parler de bouffe.
TOM. – Vous savez ce que je crois ? Qu’on tourne en rond, que je crois. Pas d’issue et rien donc à bouffer.
*
BOB. – Si c’est pas malheureux, aussi, ces civils bombardés ! Nous, planqués derrière les arbres, on les aurait eus comme à ball-trap. A la loyale.
TOM. – Tu sais à quoi que je pense ?
BOB. – Qu’on devrait se trouver des ennemis ? même armés ?
TOM. – Non. Tous ces ennemis morts, tous ces kilos d’ennemis, tous ces beaux kilos de viande d’ennemis morts, là, qui sont devant nous. Toute cette belle chair de cadavres ennemis, qui m’attire, qui m’excite…
BOB. – Arrête, merde. On est là pour tuer des civils, pas pour les bouffer. Nous sommes le front de la civilisation armée ! et son bras. Le bras du front, ou l’inverse, avec des couilles en tout cas.
Ivre de rage, Tom vide son chargeur sur les cadavres.
TOM. – Allez, tirons-nous ! Et qu’on se trouve des ennemis frais, vivants, qu’on n’aura qu’à se les bouffer.
BOB. – Tu as raison, c’est nous la guerre. En avant, marche.