"Le loup, 10 vérités à rétablir ou la fin annoncée de l’élevage des moutons et une menace pour tous les animaux élevés en plein air". La Buvette y va au démonte peuneu !
La FROSE (Fédération Régionale Ovine Sud-Est) en collaboration avec la Fédération nationale ovine, la FNSEA, les JA et l'APCA a réalisé et édité une plaquette d'information sur "la réalité du loup" avec "10 vérités à rétablir", face aux mensonges des fourbes zécolos. Les Jeunes agriculteurs, les chambres d’agriculture, la FNSEA et la FNO ont essayés, durant le salon de l’agriculture de “toucher le grand public”; comprendre : "en boucher un coin à ces bobos de parisiens zoophiles pour les remettre sur le droit chemin, celui de la biodiversité à visage humain!"
Leur outils? Des plaquettes et des affiches d'un bon rouge sanglant: “Le loup, 10 vérités à rétablir (la fin annoncée de l’élevage des moutons et une menace pour tous les animaux élevés en plein air)"
Le problème, c’est que ces irréductibles écolos de salon “hors sol”, comme dirait Frédéric Nihous, sont aussi ceux qui s’intéressent, aiment et achètent les produits du terroir. Avec un fort pouvoir d’achat, ceux-ci louent leurs gîtes et chambres d’hôtes “à la ferme”, ce sont donc les clients de ceux qui les injurient en supposant qu’ils doivent, vu qu’ils habitent en ville, être ce ceux qui sont favorables aux prédateurs.
Il n’est jamais bon de cracher dans la soupe. Maintenant, ils ne se laissent plus convaincre par le premier “berger” venu, même s’il porte son bérêt et déambule dans les allées du salon avec sa transhumance portable (en camion) pour l’occasion et annonce trente ans de malheur à tous les enfants qui oseront sortir dans les bois et les campagnes autour de Paris où ailleurs: “Le loup est à 150km de Paris” a-t-on entendu porte de Versailles. Tremblez braves gens, les loups vont rentrer dans Paris!
La Buvette vous propose les réactions croisées(1) de Pierre Rigaux (PR), Gérard Bozzolo (GB), Marc Laffont (ML) et Baudouin de Menten (BdM).
Alors vérités ou contre-vérités : on ne prêche pas à des convaincus...
Conclusions à propos de ce document
On pourrait ajouter que l’élevage des moutons à viande est moribond en France pour des raisons économiques et de société (concurrence internationale, désintérêt des français pour la viande de mouton). Il serait dans l’intérêt des éleveurs eux-mêmes de prendre en compte les attentes de leurs concitoyens (qui les subventionnent) : les français sont très majoritairement en attente de la protection du loup. Amis éleveurs, adaptez vos pratiques pour cohabiter avec la biodiversité. C’est dans l’intérêt de tous, le vôtre y compris.
ML: Les rédacteurs de ce type de brochures ont-ils conscience que la quasi-totalité de leur argumentaire anti-loup (coût, prétendue inutilité, etc...) pourrait sans problème leur être appliqué ?
On est toujours l'inutile coûteux de quelqu'un. 45 % des français n'achètent jamais de viande ovine et les 55 % restant achètent majoritairement de l'agneau d'importation, jugé tout à fait acceptable pour son prix. Autant dire que la disparition de l'agneau français des rayons boucherie ne bouleverserait les habitude que de peu de consommateurs.
Mac Millan disait que la principale raison de sauver le condor de Californie n'était pas le condor lui-même mais le développement des qualités humaines dont nous aurions besoin plus tard pour nous sauver.
Si le monde de l'élevage ovin (1,5 % de la viande consommée en France) croit que le reste de la société, qui finance sa survie sans en avoir réellement besoin pour son alimentation , lui pardonnerait une nouvelle éradication des grands prédateurs, alors il se prépare des heures douloureuses : sans grands prédateurs, finis les boucs-émissaires confortables, les couvertures médiatiques racoleuses, et donc au final, moins de possibilités de ramener des subventions.
C'est important, lorsqu'on vit surtout de ça...
Les 10 commandements
La Buvette vous en "révèle" un par jour, ça se médite...
- Non, le loup n’est pas une espèce rare et menacée.
- Oui, ce sont des loups qui tuent les moutons, pas les « chiens errants »
- Oui, les dégâts des loups sur l’élevage sont très importants
- Oui, les éleveurs protègent leurs troupeaux, mais le loup s’adapte
- Oui, les chiens de protection deviennent un vrai problème
- Non, cela ne se passe pas bien avec les loups dans les autres pays européens
- Oui, l’élevage de montagne résiste bien, si on ne lui impose pas le loup
- Oui, l’élevage de plein air est nécessaire pour les paysages et la biodiversité
- Oui, le loup coûte cher au détriment des priorités de la biodiversité
- Oui, le loup pourrait s'en prendre à nouveau à l'homme
(1) Pierre Rigaux est naturaliste dans les Alpes-du-Sud ;
Gérard Bozzolo est Ingénieur Agronome, maître de conférences à l'Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse ;
Marc Laffont est Technicien en agriculture et environnement, il dispose d'une maîtrise en Ecologie ;
Baudouin de Menten, écoconseiller est le webmaster de la Buvette des Alpages.
Lire aussi, ailleurs
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- 12 questions clés sur le pastoralisme et le loup