L’IPHB ne sert plus à rien ! Les laïus des présidents
Pourquoi cette montée obligatoire aux barricades? Parce que tout le monde sait que l’IPHB ne sert plus à rien. Tous les dossiers gérés (selon eux) par l’IPHB font double emploi avec des structures existantes. Il faut bien faire semblant d’être utile pour justifier les subventions qui paient les salaires (convenables!) de la Sainte Institution. De l’argent public gaspillé puisque d’autres organismes compétents peuvent se charger des dossiers où l'IPHB s'incruste, faute d'ours.
Alors on comprend mieux pourquoi les “présidents” sont contre l’audit externe. Il ne faut pas que l’audit mette son nez là dedans et dise publiquement ce que la Buvette écrit depuis des siècles et des siècles, amen. Bien sûr, selon eux, les auditeurs extérieurs choisis par le Conseil Général ne sont que des incapables : “Les particularités de la gestion « en bien commun » sont telles qu’elles échappent parfois aux experts classiques de l’évaluation des politiques publiques.” Ils ne vont rien comprendre les nases, ce qui justifie l’obstruction pratiquée par l’IPHB.
L’IPHB, tel l’être parasite qu’il est, vient se coller à toutes les structures existantes, qui gèrent ou qui ont gérés les dossiers que s'accapare l'IPHB et qui font l’objet des laiüs qui suivent…
- Dans le dossier “Pastoralisme”, l’IPHB parasite le Centre ovin d’Ordiarp et la Chambre d’agriculture, avec la DDTM et le Parc national des Pyrénées ;
- Dans le dossier “Bois”, l’IPHB suce le sang de l’ONF ;
- Pour les héliportages et le muletage, ce sont la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) et le Parc National des Pyrénées qui sont les "hôtes".
- Pour le dossier “Eau”, les tâches de l’IPHB sont du ressort du Laboratoire de Lagor (pour les analyses) et du Syndicat des Gaves pour “l’eau qui court”, phrase mémorable de Didier Hervé à Eldorando…
(Lire : Eldorando: Didier Hervé, le directeur de l'IPHB oublie et ignore et IPHB: L'Institution Patrimoniale du Haut Bobard)
Alors si on supprimait les subsides de l’IPHB, la gestion des dossiers serait assurée sans difficulté par tous les organismes parasités. Et les citoyens de la zone IPHB comme ceux des régions qui subsidie le syndicat mixte feraient de belles économies! Voilà ce que l’IPHB redoute de lire dans “l’audit externe", l'inutilité de l'IPHB dans ces dossiers rémunérateurs !
Chaque président était donc prié de dire le contraire pour convaincre les fidèles de l’utilité de la Sainte institution patrimoniale.
Les laïus des “présidents”
Extraits de la lettre de l'IPHB
Le laïus de Bernard BOURGUINAT
Maire de Aydius
L'IPHB: Pourquoi le Conseil Général ne peut-il pas avoir la maîtrise d’ouvrage du bilan de l’IPHB?
"L‘organe du pouvoir au Département est: l’assemblée des Conseillers généraux élus. L’organe du pouvoir à l’IPHB est : le Syndicat mixte composé de la Région (3 élus), du Département (5 élus), et des 21 maires des Communes des trois vallées d’Ossau, d’Aspe et de Barétous.
Depuis près de 20 ans, toutes les décisions concernant l’IPHB ont été prises par le Syndicat Mixte. RIEN n’a jamais été décidé sans une délibération et un vote de tous les élus du Syndicat Mixte! Selon la Charte signée en 1994 par tous les élus du Syndicat Mixte, l’IPHB a l’obligation, tous les 5 ans, de faire un bilan externe en recrutant pour cela un bureau d’études par appel d’offres international. Seul (!) le Syndicat Mixte de l’IPHB composé de la Région, du Département et des Communes est légitime pour prendre la maîtrise d’ouvrage de ce bilan et aucune autre collectivité membre ne peut en décider. C’est pourtant ce qu’a fait isolément le Conseil Général, en violation du contrat qu’il a lui-même signé, en embauchant à tort un bureau d’études comme s’il avait le pouvoir de décider seul. Il s’est mis à la faute et nous a mis dans l’impasse alors que depuis 20 ans c’est un partenaire sans lequel l’IPHB n’aurait pas pu réaliser ses missions."
Le laïus de Joseph PAROIX
Président de l’Observatoire des dommages au bétail
L'IPHB: Pourquoi maintenir un Observatoire des dommages au bétail alors que l’état a mis en place un Observatoire du vautour fauve?
" Tout d’abord parce que les éleveurs appellent toujours l’ IPHB quand ils sont ennuyés par les vautours. Ensuite, parce que nous avons fait des préconisations - il y en a trois - qui commencent à être reprises au niveau départemental. Et, surtout, parce que l’IPHB est le lieu de dialogue ouvert à tous. Or, dans ces dossiers les solutions apparaissent que si on sait créer les conditions du dialogue. Enfin, l’Observatoire des dommages ou bétail ne s’intéresse pas qu’aux dégâts de vautours mais à tous les dommages au bétail domestique et peut-être que dans un avenir proche, on aura besoin de se retrouver autour d’une table pour parler d’autres problèmes… L’IPHB est notre lieu nécessaire de concertation, d’échanges et de débats. "
Comme le signale à la Buvette une béarnaise qui connaît bien les us et coutumes de l’IPHB et de ses collatéraux...
" Il est particulièrement navrant d’entendre les bergers vassaux de l’IPHB régurgiter les paroles mastiquées par le directeur de cette institution. Depuis quelques années, Joseph Paroix a une mémoire très sélective, un discours navrant tout en utilisant toutes les aides apportées par l’ours: il se plaint de faire 80 à 85 heures de travail par semaine (faut comprendre à cause de l’ours!). Il ne faut pas exagérer Joseph, cela fait combien d’années que l’ours n’a pas été sur votre estive et combien vous rapporte-t’il?
Sur le bilan de la Pastorale Pyrénénne 2011, on peut lire que vous avez eu un parc de nuit avec une bergère d’appui toute une semaine, fin septembre . Tiens donc! Les brebis taries. Il vous fallait un berger pour les garder, alors qu’un berger d’appui ne peut rester sur une estive que 3 nuits! Et cela, sur le budget... de l'ours.
Même l’hiver, l’ours vous hante? Quand vous parlez de "se retrouver autour d’une table pour parler d’autres problèmes", c’est vrai qu’à l’IPHB vous êtes en train de cogiter qu’à cause de l’ours, vous n’y arrivez pas l’hiver et que s’il pouvait aussi te payer un berger salarié ainsi qu’à vos amis, ce serait quand même pas mal ! Bien sûr, le loup va venir...
C’est aussi à cause de l’ours que la structure familiale qui existait jusque-là a évolué (le vieux père, l’oncle ou le frère célibataire qui montait en estive l’été et qui aidait l’hiver en bas). Même Cannelito trouve que ça pue vraiment en vallée d’Ossau, il se fait discret et ne s’arrête même pas pour manger un ovin chez vous qui, au siècle dernier, chantiez que "l’ours et le berger pouvaient vivre ensemble" et ne demandiez même pas le remboursement de la brebis mangée? "Pour moi, l'Ours n'est pas un animal comme les autres. C'est une dimension de la montagne. Depuis la nuit des temps, les hommes et les Ours cohabitent ici, et s'il y a encore des Ours, c'est bien parce que c'est toujours une montagne vivante, entretenue par l'activité pastorale et l'élevage." (Joseph Paroix: le berger dans les nuages")
Pour revenir aux vautours, Joseph Paroix n’ignore pas (il est vice-président des Eleveurs Transhumants, association qui a son siège au sein de l’IPHB et qui siège à l’IPHB) que l’Observatoire des dommages au bétail est dirigée par la Préfecture des Pyrénées-Atlantiques et non plus par l’IPHB ! Joseph Paroix n’ignore pas qu’une plaquette rédigée par la Préfecture leur est envoyée avec tous les numéros de téléphone pour faire les constats dans le Parc National et en dehors.
Quant au reste des dommages (Ours), c'est le Parc National des Pyrénées qui gère les dossiers sur sa zone et qui envoie chaque année aux mairies, syndicats pastoraux, etc une plaquette d’information. Sur le reste du territoire, la DDTM gère les dossiers avec les agents de l’ONCFS. Pour résumer, le seul dialogue –je dirais monologue- se résume à comment avoir un maximum de subventions sur le dos des espèces protégées.
Mais nous pourrions tout aussi bien parler des sujets qui fâchent et en premier lieu, la mortalité importante des agneaux dans les bergeries! Plusieurs articles ont déjà paru sur ce grave problème qui touche tous les éleveurs d’ovins mais là! Chut, on se tait. On peut aussi parler du fait que si d’ici quelques années il n’y avait plus d’ours en Béarn ou au Pays Basque, est-ce que l’on pourrait supprimer toutes ces subventions qui vous sont allouées? "
Le laïus de Robert CASADEBAIG
Vice-Président de l’IPHB
L'IPHB : On vous a senti contrarié par l’audit lancé par le Conseil Général...
“ Oui bien sûr, car le manque de respect aux élus et aux représentants des vallées me touche et me fait réagir. Mais au-delà de cette réaction, ce qui m’inquiète le plus c’est qu’il semble se développer un affrontement entre deux camps: le camp des “pro-IPHB” et le camp des “dissidents”. Ce type de débat est surréaliste, complètement dépassé, car le véritable enjeu c’est l’avenir de nos vallées de montagne, de nos communes de montagne, de notre identité montagnarde et haut-béarnaise qui se joue.
Laruns est à l’IPHB car notre commune a besoin de l’outil IPHB pour gérer au mieux son patrimoine de montagne. Tout d’abord pour pouvoir échanger, dialoguer, faire ensemble avec les autres communes des vallées voisines qui vivent les mêmes difficultés que nous. Puis pour partager son expertise et son expérience de 20 ans dans nos vallées. Enfin, porce que l’équipe de l’IPHB est une équipe technique compétente, d’une remarquable écoute, compréhension, disponibilité et abnégation qu’hélas nous avons perdues dans de nombreux services qui nous aidaient autrefois.”
C’est avec l’arrivée de Robert Casadebaig que Laruns s’est investie dans l’IPHB. Le véritable enjeu, c’est l’avenir des collectivités et l’empilement des structures qui gèrent les mêmes dossiers. Les habitants payent des impôts pour faire vivre toutes ces structures.
L’avenir des vallées béarnaises, c’est bien le rôle du député chantant qui va ailleurs prêcher la bonne parole mais qui laisse s’enliser, s’engluer sa vallée, c’est le développement routier, touristique, hôtelier.
Le laïus de Pierre CASABONNE,
Président de la Commission Forêt
L'IPHB : Vous êtes Président de la Commission Forêt. Que fait l’IPHB en plus de l’ONF ?
" Sans l’IPHB, le Plan Câble serait resté théorique et inappliqué. L’IPHB prépare les dossiers de financements, fait les appels d’offres, nous aide à recruter les entreprises, et nous aide à préfinancer les travaux grâce à des emprunts courts termes groupés, plus avantageux. Et surtout, elle coordonne les chantiers de toutes les collectivités en fonction des enieux de chacun. Ainsi les calendriers sont clairs et partagés par tous les élus, Grâce aux chantiers de l’IPHB, les départements des Pyrénées-Atlantiques est aujourd’hui le premier département de France pour l’exploitation forestière par câble. Avec l’IPHB, aucune coupe forestière n’est décidée sans que chacun, élu, forestier, chasseur, environnementaliste, ne le sache et n’ait pu donner son avis. "
A lire dans Sud-Ouest : "Le président par intérim, François Bayé, a évoqué la gravité du moment. «Pendant que le président (Jean Lassalle, NDLR) a fait 6 000 km, on n’a pas fait un mètre, s’est-il désolé. Or, une entreprise de débardage par câble (Gohier de Lanne-en-Barétous) est en cessation de paiements parce que nous lui devons 100 000 € pour des travaux qu’elle a faits et que nous ne pouvons pas lui payer."
Le laïus de Jean-Pierre CHOURROUT-POURTALET,
Président de la Commmission Eau
L'IPHB : En qualité de Président de la Commission de l’Eau de l’IPHB, on vous dit opposé à l’audit du Conseil Général?
" Oui j’y suis opposé car, avant de commencer le bilan, le Conseil Général annonce que la compétence Eau sera retirée à l’IPHB et que les travaux sur nos cours d’eau que nos communes lui confient ne seront plus subventionnés. Pourquoi une telle rétorsion? Nos vallées ne se sont jamais dessaisies de la maîtrise de leurs gaves et de leur hydraulique. L’eau, les gaves, l’hydroélectricité vont devenir des atouts majeurs dans les années à venir. La gestion patrimoniale en bien commun initiée par l’IPHB était de mon point de vue tout à fait adaptée à la gestion de ces problématiques, dans le respect des territoires et de ses hommes. On ne peut pas laisser construire une entité purement technocratique qui traitera de nos gaves du fond de nos vallées jusqu’à l’embouchure à Bayonne sans ce respect là.
Par contre, je suis très favorable à dresser un vrai bilan du travail de l’ IPHB pour répondre aux questions : Est-ce que l’entretien de nos gaves a été bien fait? Est-ce que la qualité de l’eau en estive s’est améliorée? Est-ce que l’IPHB a été au service des communes? Est-ce que l’ IPHB a contribué au développement durable des vallées ? Voilà de vraies questions."
Il y a un Syndicat des Gaves qui existe. Pourquoi deux organismes doivent-ils gérer le même dossier!
Pour l’eau des cabanes, il y a le laboratoire de Lagor et la DDASS.
Textes de la lettre de l’institution Patrimoniale du Haut-Béarn n° 10 de novembre 2013.