Magazine Humeur
Notre économie est mal en point, notre chômage est au plus haut de son taux, donc, nous disent des comptables de voie étroite : nous ne pouvons être que tristes et lorsqu'on est triste on ne s'amuse pas.Totalement idiot ? Oui, totalement et personne ne se risquera à dire une telle ânerie, sauf, peut-être un blogueur un peu fou.Quoique...On peut ne pas le dire tout en le disant en prenant la chose par la bande ; par exemple, avec une bataille de chiffres qui finissent par ne parler que d'eux-mêmes (les chiffres sont égotiques) et ne rien dire sur le vrai sujet et l'enjeu. Mais astucieusement maniées, les batailles de chiffres peuvent conduire à une économie des pépètes que comptabilisent les comptables de voie étroite. Et il y en a pas mal, en ce moment.Car, messires comptables de voie étroite, quel est le coût du « bon vivre en France » dont nous nous flattons tous de jouir dans notre petit hexagone enchômagé, même les ceux qui ne figurent pas dans la liste des grandes fortunes ?C'est l'ancienne patronne du Medef, merci Madame Parisot, que je n'attendait pas sur ce registre, qui apporte un fort bel éclairage en réponse : « Parce qu’elle est mystérieuse, imprévisible, fragile et puissante à la fois, l’offre culturelle n’est pas une offre économique comme les autres. Elle a cela de spécifique qu’elle est notre bien commun ». « Elle parle de nous.»Et du coup, CQFD «La question des intermittents du spectacle est loin d’être un simple problème comptable »Vous avez raison. Car si, en plus de la mouise, nos rues, nos places, nos petits coins sans prétention deviennent, eux aussi, gris comme le ciel d'hiver (et les comptables de voie étroite), où trouvera-t-on l'envie et la force pour marner à remonter l'économie et rabaisser le taux du chômage ? ©Jorge