Une BD douce sur la liberté d'une femme, sur sa quête à se retrouver après tant d'années à s'oublier (pour ses enfants et Tanguy, en particulier) : elle réapprend à désirer et à sourire. Le futur incertain ne lui fait pas peur puisqu'elle ne souhaite plus calculer. Inconscience quelque part, égoïsme pour certains, sursaut salutaire pour d'autres.
Les personnages d'Etienne Davodeau sont loin d'être des apollons : visages cabossés, traits assez ingrats, figures familières, personnalités fragilisées par un vie de labeur sans vraie douceur. Ce qu'il réussit de façon indéniable : la gamme chromatique de ses planches (aux nuances marron, ocre, orangé et bleu gris), les dialogues singuliers, les scènes attendrissantes (le copain au guet, la fatrie -la petite et la grande- au camping sans que rien ne se dévoile, la garde rapprochée des deux amoureux) et puis ses personnages cocasses et attachants (le soutien de près et de loin de l'équipe de copains qui se relaient auprès de Lulu, de ses enfants et de Tanguy, tout en respectant le choix de la miss) et enfin, le scénario bien rythmé.
Un regret : la chute brutale et contestable (dans le sens où elle n'a pas été amenée convenablement : la soirée particulière ne laisse en rien présager la veillée). Rien dans le comportement des individus ne laisse envisager cette hypothèse. Or pour qu'elle devienne naturelle, il aurait fallu glisser quelques éléments le long du récit (ce qui n'a pas été fait)
J'attends la suite avec impatience (vu que j'essaie vainement de la réserver) : quelle galère ! (moralité : ne pas être fute-fute se paie chèrement !)
Éditions Futuropolis
avis : Sophie, Fransoaz,
emprunté à la bibliothèque (mais cela, vous l'aviez sûrement compris)