Aujourd’hui ont débuté les négociations sur le Pacte de responsabilité. Il fait déjà l’unanimité à gauche (vraiment) contre lui. Beaucoup ne digèrent pas en effet qu’on puisse offrir sur un plateau 30 milliards d’euros aux entreprises sans contrepartie, tout en prétendant créer 1 million d’emplois. Les résultats ne peuvent qu’être effectivement très incertains, c’est un euphémisme. Le medef a en effet déjà fait savoir par la bouche de son brillant dirigeant à un moment très inapproprié qu’il refusait toute contrepartie, et qu’ils ne fallait surtout pas stresser les chefs d’entreprise par des contraintes technocratiques in fine inefficaces et contre-productives. .
Bien que cette ligne de conduite qui relève du grand bluff nous paraisse insupportable, et que nous devions la combattre résolument, il est fort probable, conformément à la logique hollandaise si fauxcialiste, si l’on en croit l’expérience passée, que ce pacte d’irresponsabilité totale se fera de toute façon, avec ou sans nous, quitte à utiliser une quelconque forme de manipulation, comme celle-ci :
Et quand bien même l’aile gauche du PS, qui a déjà avalé tant de couleuvres, s’y opposerait. Comme les écologistes, ils mangeront eux aussi leur chapeau. Car il ne faut pas prendre Hollande pour un imbécile : il sait qu’il pourra obtenir sinon l’accord de la droite, du moins son abstention, voir l’accord du centre, si proche de ses positions. Quand à la CFDT, ce syndicat de compromission, comment dire…. Nous avons vu combien la démocratie a joué à plein lors des négociations sur un autre accord, pourtant refusé par les autres syndicats de salariés, majoritaires.
Déjà le Monde (op. cité) pronostique cette même issue :
Un accord entre la CFDT et le Medef est en train de se dessiner sur plusieurs sujets. Les deux organisations, avec éventuellement l’appui de la CFE-CGC et de la CFTC, devraient notamment entériner un renvoi vers les branches des négociations sur le nombre d’emplois qui seront créés en échange des 30 milliards d’euros de baisses de charges promis par François Hollande. La CFDT et le Medef devraient aussi parler d’une même voix pour défendre le maintien des 20 milliards du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), auxquels s’ajouteraient les 10 milliards supplémentaires annoncés par le chef de l’Etat.
Et quand on voit tout le mépris que les fauxcialistes montrent pour leur aile gauche, je ne comprends même pas qu’ils puissent encore rester, et croire encore pouvoir changer le cours des choses, sinon à jouer les porteurs d’eau…. Mais nous n’en boirons pas : elle n’est plus potable.
Qu’ils dégagent tous.