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La question interdite : Ibra est-il vraiment moins nul qu’avant ?

Publié le 28 février 2014 par Levestiaire @levestiaire_net

44 buts en une saison, il ne l’avait jamais fait. Ça y est, et on n’est qu’en février. Peut-on vraiment avoir progressé entre 31 et 32 ans ?

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Par notre spécialiste en joueurs surcotés

Les best of de ses meilleures phrases se transmettent de générations de lecteurs de So Foot en générations de lecteurs de So Foot, les compilations de ses buts fleurissent partout. Ibra s’invite même en conférence de presse de Deschamps pour savoir s’il est plus fort que Weah, ou un truc comme ça. Weah était sans doute plus mauvais mais il a eu un Ballon d’or. Qu’est-ce qu’un Ballon d’or, rétorquerait Ibra. Et il aurait raison : ça vaut rien par rapport à une Ligue des Champions. Qu’il n’a d’ailleurs pas plus gagnée que Weah.

La Ligue des Champions, on en parle plus que jamais. Ibra pourrait la gagner. Et une fois n’est pas coutume, il peut la gagner. Pas parce qu’il marque plus que jamais, dans toutes les positions, des buts fantastiques, des panenkas, des humiliations publiques, des actes de brutalité, des frappes à 200 à l’heure. Non : il peut la gagner parce que le PSG peut la gagner sans lui.

A Malmo (1998-2001), il ne pouvait pas la gagner parce qu’il ne la jouait pas. A l’Ajax (2001-2005) il la jouait mais juste pour humilier Lyon. A la Juventus (2004-2006) et à l’Inter (2006-2009), il la jouait pour sa grande gueule et les autres ne trouvaient rien à y redire. A Barcelone (2009-2010), il la jouait en pensant que les autres la joueraient avec lui mais il s’est trompé ; la demi-finale atteinte, sa seule, veut pourtant dire que c’était jusque-là sa meilleure option. A Milan (2010-2012) il a rejoué pour sa grande gueule et il n’y avait toujours personne pour lui dire l’inverse. Et à Paris l’an dernier, c’était encore juste. Pour résumer, jusqu’à cette saison, Ibra a toujours joué soit dans une équipe où il était le messie, soit dans une équipe avec Messi. Il en était tellement le point fort qu’il en était le point faible, et pour deux raisons : une Ligue des Champions ne se gagne plus seul, et il n’est pas un point si fort que ça, sinon les quarts, demies et finales de C1 de la dernière décennie regorgeraient de ses exploits. Or elles regorgent plutôt de compositions d’équipes sans Suédois, à part Larsson de temps à autres.

C’était jusqu’à cette saison, donc. Car il se trouve qu’à Paris, il y a tout une bande de joueurs qui n’en ont rien à foutre de qui joue devant. Ils sont trois, ils sont milieux de terrain. Le plus vieux de trois, sans doute le moins bon, probablement le meilleur, avait vécu un étrange scénario il y a quelques années : il avait rejoint l’Inter l’année où Ibra en était parti, et un soir de demi-finale retour, il a compris que même en se faisant expulser en demi-finale retour on pouvait éliminer Ibra. Sûrement instruit, il a décidé de traiter directement avec d’autres : un petit Italien qui sait tout faire pour ne pas perdre la balle, et un Français qui sait tout faire pour la récupérer, et n’hésite pas à rentrer dans la surface même quand Ibra y est. Il faut tuer le père, même quand il a un gros nez : Paris a appris à ne perdre aucun ballon, et petit à petit Ibra même le droit de jouer à ça avec les grands joueurs du club. Et du coup il marque quand les autres le décident. C’est facile le foot.

Sinon on vous a déjà tout raconté ici

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