Présentation de l'éditeur :Il s’appelle Marko Voronine. Il est en danger. La mafia le poursuit. Il croit trouver refuge sur Belz, une petite île bretonne au large de Lorient coupée de tout sauf du vent. Mais quand le jeune Ukrainien débarque du ferry, l’accueil est plutôt rude. Le métier du grand large en a pris un coup, l’embauche est rare sur les chalutiers et les marins rechignent à céder la place à un étranger. Et puis de curieuses histoires agitent en secret ce port de carte postale que les locaux appellent «l’île des fous». Les hommes d’ici redoutent par-dessus tout les signes de l’Ankou, l’ange de la mort, et pour Marko, les vieilles légendes peuvent se montrer aussi redoutables que les flingues de quelques tueurs roumains.
Tricotant avec brio un huis clos inquiétant et une course-poursuite haletante, Emmanuel Grand mène son thriller d’est en ouest à un train d’enfer.
Sacré premier roman ! Tout est réuni pour plaire. Des personnages attachants, un rythme qui ne relâche jamais et une atmosphère profondément noire et inquiétante. Il faut dire que l'auteur sait choisir son décor : une petite île au large de la Bretagne, une petite île qui semble perdue au bout du monde où tout peut arriver et où les légendes locales semblent prendre vie.L'Ankou est l'une de ces légendes très présentes qui nourrissent l'île de superstitions et d'histoires totalement improbables. L'Ankou est la personnification de la mort et est désigné par beaucoup de marins comme le responsable des pertes humaines en pleine mer.
D'ailleurs, lorsque Marko parvient à décrocher un petit boulot comme marin sur l'île, la légende refait surface et apporte avec elle de biens tristes évènements. Mais ce qui dérange le plus Marko ce ne sont ni les légendes fantasques qu'on lui raconte, ni la haine que déploient certains locaux envers lui. Non, il redoute plus que tout la mafia ukrainienne qui le recherche activement pour lui faire la peau.Tandis que certains pêchent, que d'autres s'engueulent, Marko, lui, se cache. Immigré en France depuis peu avec une poignée de compatriotes dont il a fallu se séparer, Marko n'a pas eu d'autres solutions que d'échapper et de se rebeller face aux violents mafieux ukrainiens.
Les liens entre Marko et Caradec, le pêcheur qui le recueille, se renforcent petit à petit. Une véritable complicité s'installe entre les deux hommes. J'ai trouvé l'auteur très à l'aise avec ses personnages, il transcrit parfaitement les sentiments qui les animent. On rencontre la peur, cette peur des étrangers qui viennent 'envahir votre territoire' et vous 'piquer' votre boulot, la peur de l'inconnu toujours synonyme de malheur. Puis la confiance, la tendresse et l'amour qui peut vous aveugler.
Terminus Belz est un huis clos exaltant où le lecteur est pris dans le rythme des vagues et ressent la même tension que s'il se trouvait sur l'un de ces bateaux de pêche. J'avoue avoir eu peur quelques fois de la tournure qu'aller prendre l'histoire mais je trouve qu'Emmanuel Grand s'en sort au final diablement bien.