Week-ends // De Anne Villacèque. Avec Karin Viard, Noémie Lvovsky et Jacques Gamblin.
Et si c’était l’année Karin Viard ? Après m’avoir éblouie dans Lulu Femme Nue et accessoirement dans L’Amour est un Crime Parfait, elle enchaîne
avec Week-ends, un film brut racontant comment un couple va voir un couple ami se détruire. C’est terrible cette histoire et Karin Viard est sensationnelle dans
le rôle de Christine. Le film en lui-même est un peu moins surprenant mais il n’en reste pas moins bon. Je dirais même que le film parvient à raconter avec beaucoup d’authenticité l’histoire d’un
couple assiste à une rupture, impuissants. Week-ends pose alors plusieurs questions comme celle de l’amitié. Doit-on être ami avec le mari qui a trompé sa femme ? Doit-on passer
du temps avec sa maîtresse ? Doit-on aider son amie à surmonter cette épreuve ? Mais le film ne prend pas des personnages simplistes. Notamment car le personnage de Christine est imposant,
envahissant même. Personnellement, je ne pourrais pas supporter quelqu’un comme elle, capable de débarquer à l’improviste chez vous quand vous prenez le café, simplement pour parler d’elle et ses
peines.
Un rien suffit parfois à gâcher un week-end à la campagne. Un simple malentendu sur un parking de supermarché, un mauvais réflexe, et voilà que tout se détraque. Rien ne va plus pour
Christine. Jean la quitte. Ses amis de toujours, Sylvette et Ulrich, sont un peu moins ses amis. Tout fout le camp. Mais la vie est toujours pleine de surprises.
Amours et désamours dans la vie de deux couples, le temps des week-ends.
Anne Villacèque, réalisatrice de Riviera (2005) ou encore E-Love (2010) revient sur une partie moins jeune de la vie, celle de l’amour qui
devient mécanique et où le besoin de ne pas se sentir seul prend le pas sur le reste. Week-ends débute de façon étrange avec cette scène au supermarché. Je dois avouer que cette
scène m’a beaucoup surpris, surtout quand on voit la suite du film. Je ne suis demandé où celle-ci voulait en venir réellement. Mais la fluidité de l’histoire aide beaucoup à se laisser prendre
par l’histoire de Christine, de Sylvette et Ulrich, de Jean, et des enfants des deux familles. Car les enfants sont également là pour nous montrer les conséquences. Ce qui rend aussi cette
histoire attachante et intéressante c’est la manière dont les choses sont narrées. En effet, il y a pas mal d’ellipses qui sont là pour laisser l’imagination du spectateur fonctionner (surtout à
la fin du film). Jacques Gamblin de son côté incarne un homme qui n’est pas heureux et qui, malgré ses diverses tentatives, ne va pas réussir à trouver son bonheur.
Ce qui est encore plus terrible avec ce qui se passe chez Jean c’est le fait que ce genre de choses peut arriver à n’importe qui. Le dernier message de ce film (ou en tout cas l’un des derniers)
est l’amour. En effet, j’ai beaucoup aimé l’histoire de ce jeune garçon à l’issue du film qui fait un constat éloquent alors que la fille de Sylvette et Ulrich ne veut pas devenir comme ses
voisins et accessoirement ses parents. C’est un film simple mais drôle et le drame est plutôt bien dosé dans son ensemble. Aussi le film passe plus de temps à observer ce qui se passe (notamment
au travers du regard des voisins qui voient les va et viens de leur couple ami et commentent avec leur ressenti. Ce n’est pas facile d’être ami avec un couple qui se sépare, encore plus quand on
est ami avec eux depuis tant d’années. Sans compter que cette amitié n’est peut-être pas si proche que ça. Il y a plein de non-dits dans ce film et c’est très juste. En tout cas, belle
surprise.
Note : 6/10. En bref, un film brut, touchant et drôle avec un casting réussi.