Et alors que nous nous tapons des rediffs des Experts, force est de constater qu'aux Etats-Unis, la quantité détériore la qualité. Les chaines, soucieuses de proposer 24 épisodes par saison, inventent des scénarios à rallonge, lassant bien souvent le public alors qu'au départ, une idée excellente pourrait déboucher sur un format de mini-série comme Broadchurch. C'est là que les séries européennes sortent leur épingle du jeu: les intrigues sont condensées, riches et fournies. On découvre aussi, en prenant l'exemple de Sherlock ou Real Humans, une réalisation à l'esthétique rare. Des idées d'histoires encore inédites. Du bon. Parfois, du très bon. Alors...
Voici mon conseil aux responsables des chaines françaises qui veulent augmenter leurs parts d'audience en proposant de belles choses, contrecarrant les pirates en herbe qui n'attendent plus pour télécharger les séries évènements: suivez l'exemple de Broadchurch. Puisez en Angleterre ces séries originales, ne lorgnez plus sur les saisons à rallonge made in USA. Proposez, comme France 4 avec Sherlock ou Doctor Who, ou Arte, avec Breaking Bad, des séries inédites de qualité. Commencez enfin à penser au public; celui qui regarde des séries n'est plus celui qui suivait les feuilletons il y a dix ans. Pas besoin d'aller très loin: en Grande Bretagne il y a un choix immense et tout public, et la culture anglo-saxonne nous plait.
Et enfin, pour en revenir à Broadchurch, arrêtez de diffuser 3 épisodes en une soirée, c'est TROP ! En trois semaines vous bouclez le tout, gavant les têtes de vos téléspectateurs par des soirées télé de 2h45, un vrai péplum ! Là encore, exemple étranger, un épisode par semaine, deux tout au plus, c'est très bien. C'est assez. Et ça évite d'attendre trop longtemps entre deux saisons – encore que.