Salut les internets, dans la continuité de l’histoire de l’allaitement, je vous propose aujourd’hui de découvrir l’histoire de la contraception, intimement liée à celle de l’Eglise qui a bien fait en sorte d’emmerder les générations passées, genre "MAIS SI TU AURAS DES ENFANTS MA FILLE". Il semble que depuis toujours, l’être humain a voulu contrôler les naissances, petit topo de l’antiquité à nos jours, attention présence de fiente et de boyaux d’animaux.
L’antiquité
Dès longtemps avant notre ère, il est possible de supposer l’existence de nombreuses méthodes, mais il est difficile de les prouver. En fait, c’est même impossible. Mais on a retrouvé des traces de méthodes "magiques" à base de formules et de mixtures pas efficaces du tout (beaucoup de plantes), aussi, il fallait employer les méthodes fortes, avortement, infanticide ou abandon. Rien de très joyeux, mais indéniablement efficace…
Les Romains utilisaient l’ancêtre du préservatif. Appelé gant de Vénus, il s’agissait d’utiliser une vessie d’animal. Mais les plus rusés sont les Égyptiens.
Ils utilisaient la méthode du pessaire. Il s’agissait de faire une petite pâte à base de fiente de crocodile, de miel, et de gomme arabique et de l’insérer dans le vagin afin de bloquer le col de l’utérus. L’astuce supplémentaire, c’était d’utiliser des épines d’acacias broyées dans du miel. C’était réputé comme spermicide. Fallait pas lésiner sur le broyage je pense, parce que les épines dans le vagin, ça doit pas être super agréable. Enfin, on a également retrouvé des petites boules de cuivre dans plusieurs utérus de momies. Le cuivre est un spermicide reconnu, encore aujourd’hui il existe des stérilets avec manchons en cuivre pour éviter les contraceptifs hormonaux.
Enfin, le coït interrompu était utilisé partout, tout le temps.
Hyppocrate, en 500 avant notre ère a fait le serment de refuser à la femme une contraception à travers le pessaire Et puis, avec l’apparition de l’Eglise catholique, la contraception devient péché mortel. Alors, si tu veux aller au paradis….
Le moyen âge
Les classes paysannes forment l’essentiel de la société, et on le sait, les classes populaires connaissent des difficultés à pratiquer la contraception, pour deux raisons: matérielles, on peut pas ouvrir le ventre d’un animal pour en récupérer la vessie ou les boyaux à chaque fois qu’on a envie de sexe. Imagine, "Chérie, faut qu’on arrête, on a utilisé un troupeau entier de chèvres ce mois-ci !" Ça fait désordre. Et puis surtout, une majorité d’individus ne savait pas comment s’y prendre. Les familles étaient nombreuses, une moyenne de 7 enfants par femme. De fait, l’Eglise qui rejetait la contraception mettait en place des longues périodes d’abstinence, pour permettre un peu de repos aux utérus de ces dames.
Aussi, pendant le carême, l’Avent, pendant les fêtes, les menstruations et les grossesses, il était interdit de sauter sur son conjoint et de lui réclamer furieusement du sexe. DIEU VOUS SURVEILLE.
Du XVIIème au XIXème siècle
A cette époque, soit les méthodes contraceptives sont de plus en plus répandues et efficaces, soit les couples ont arrêté le sexe, mais le nombre d’enfants tombe à 2 par femme. Faut dire que les femmes travaillent de plus en plus, elle ne peuvent/veulent plus rester à la maison, il vaut mieux nourrir correctement une petite famille, que laissez mourir une grande famille. Le préservatif est de plus en plus utilisé, comme les éponges (un morceau d’éponge vinaigré, ça pique un peu mais c’est spermicide) et les pessaires. Enfin, le coït interrompu est très largement pratiqué chez les couples mariés. La pression de l’Eglise s’affaiblit et les femmes prennent conscience de la possibilité de vivre différemment. Elles ne veulent plus subir la maternité, mais la choisir. Moins jeune, moins nombreuse, moins dangereuse ! Mais il reste la bienséance…
Il y a aussi quelques théories, comme le malthusianisme. Le mec, Malthus, c’est un économiste anglais. Il aime bien calculer. Alors à base de multiplications et de divisions, il comprend que la fécondité c’est chouette, mais c’est super dangereux sur la planète. Il étudie les stocks de matières premières, les terres exploitables et il en vient à dire, qu’il faut arrêter de pécho à tout va, parce que bientôt on ne pourra plus nourrir personne. Dans l’idée, bon… ok. Mais en pratique, c’est plus compliqué.
Personne n’a envie d’être chaste pour le bonheur de la planète. Oui, l’humain est terriblement égoïste. Alors, au lieu d’arrêter le sexe, on multiplie les études sur les moyens de contraception. Tant pis pour l’Eglise et ses principes.
Le XXème siècle
Jusqu’au début du XXème siècle, si ce n’est la pression religieuse, aucune loi n’interdit l’usage de contraceptifs. Puis, la guerre, les morts, il faut repeupler la France… La politique nataliste est très importante "faites des enfants, il faut des hommes pour la prochaine guerre. Terminées les périodes d’abstinence, que tout le monde ôte son slip ! Enfin, que si vous êtes mariés hein…" Le 31 juillet 1920, il y a une loi qui interdit l’usage et la propagande des moyens de contraception. Aïe. Rude.
Et puis, re la guerre… Et puis, re la paix. Avoir des enfants, oui. Etre libre, aussi. Dans les années 50, il commence à y avoir des mouvements pour la liberté de réguler les naissances, ça va être "Le mouvement pour la maternité heureuse" puis la création du planning familial au tout début des années 60. Sept ans plus tard, la pieuse Yvonne de Gaule fait un peu la gueule, mais la loi Neuwirth légalise la contraception, YOUPITRALALA ! La loi de 1920 est supprimée, oubliée, enterrée !
Même si l’Eglise elle, garde ses positions. Elle dit non au sexe protégé ! (Et non à l’avortement, évidemment) Benoit XVI, en 2008, va rappeler cette règle de l’Eglise catholique. Le préservatif c’est mal, la pilule aussi, l’avortement ? QUOI ? ACTION DU DIABLE !
Pendant ce temps, dans la République Française laïque, les Centres de Planification Familiale obtiennent le droit de délivrer gratuitement et de manière anonyme des contraceptifs aux personnes mineures.
Au XXIème siècle
Depuis 2001, la pilule du lendemain est gratuite pour les mineures en pharmacie et des cours d’éducation sexuelles sont de temps en temps enseignés. Genre moi, un jour à la médiathèque du village, quelque part dans l’Aude, on m’a appris à mettre une capote sur une banane et on m’a donné un préservatif féminin. C’est mieux que rien, mais c’était pas encore trop ça question prévention grossesse et mst/ist. Alors que, je pense que c’est quand même la base, d’apprendre de manière ludique et pas trop gênante aux ados que le sexe c’est bien, mais qu’il faut pas faire n’importe quoi. Parce que oui, dans un des derniers articles je revendique le droit à l’avortement, mais je préfère quand même qu’on puisse l’éviter, en passant par le dialogue, la prévention, la connaissance des contraceptifs, de leurs failles, et certainement pas en prônant la répression.
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- En lire plus sur les droits de la femmes
- Le droit à l’avortement, retour au XIXème siècle ?
- L’allaitement obligatoire, et ta mère !
- Les années folles, c’était pas si fou-fou.
- Les naïves et les capotes.
- Les règles de bienséance sexuelle.
- Cy. s’est donné beaucoup de mal pour illustrer cet article, alors tu seras bien mignon de ne pas les utiliser sans son consentement (c’est comme le sexe). Dépêche-toi d’aller sur son blog, et de J’AIME sa page FB.