[Les six scènes brèves, de plus en plus brèves, de Tom et Bob rythmaient l’action d’une pièce écrite en 2000 et représentée en 2002, Vie et mort du général Pitbull. La première est ici, les autres suivront.]
II
Tom et Bob, involontairement de retour au même endroit.
TOM. – Merde, où qu’on est ?
BOB. – C’est le désert, même aux carrefours.
TOM. – Est-ce con, est-ce qu’on est pas déjà passé par ici, peut-être ?
BOB. – C’est possible, mais à cette époque les arbres étaient de l’autre côté.
TOM. – C’est que peut-être qu’on a fait demi-tour, aussi. Qu’alors on revient donc d’où qu’on s’était en allé.
BOB. – De toute façon, c’est nous la guerre.
TOM. – Le front, même qu’on est.
*
BOB. – Si on est le front, on reste là, l’ennemi viendra.
TOM. – Oh, que j’ai faim. Ah, que j’ai soif.
BOB. – Pense à autre chose. Le ciel est bleu et le soleil de plomb. Tu sais, quand on aura gagné cette guerre, je reviendrai ici en vacances et sur cette colline, au lieu de ces enculés d’oliviers à la con, il y aura un bon vieux restaurant et…
TOM. – La paix. Pas un ennemi, pas un coup de feu. Que c’est une sacrée bon dieu de pute la paix, sergent. Que je sens que je me rassis.
BOB. – Lève-toi. Marchons. Ca fait deux routes, comment on fait ?
TOM. – Si qu’on est le front, sergent, qu’on a qu’à avancer.
BOB. – Puisqu’on est le front, on va tout droit, c’est nous la guerre.
[Les six scènes brèves, de plus en plus brèves, de Tom et Bob rythmaient l’action d’une pièce écrite en 2000 et représentée en 2002, Vie et mort du général Pitbull. La première est ici, les autres suivront.]
II
Tom et Bob, involontairement de retour au même endroit.
TOM. – Merde, où qu’on est ?
BOB. – C’est le désert, même aux carrefours.
TOM. – Est-ce con, est-ce qu’on est pas déjà passé par ici, peut-être ?
BOB. – C’est possible, mais à cette époque les arbres étaient de l’autre côté.
TOM. – C’est que peut-être qu’on a fait demi-tour, aussi. Qu’alors on revient donc d’où qu’on s’était en allé.
BOB. – De toute façon, c’est nous la guerre.
TOM. – Le front, même qu’on est.
*
BOB. – Si on est le front, on reste là, l’ennemi viendra.
TOM. – Oh, que j’ai faim. Ah, que j’ai soif.
BOB. – Pense à autre chose. Le ciel est bleu et le soleil de plomb. Tu sais, quand on aura gagné cette guerre, je reviendrai ici en vacances et sur cette colline, au lieu de ces enculés d’oliviers à la con, il y aura un bon vieux restaurant et…
TOM. – La paix. Pas un ennemi, pas un coup de feu. Que c’est une sacrée bon dieu de pute la paix, sergent. Que je sens que je me rassis.
BOB. – Lève-toi. Marchons. Ca fait deux routes, comment on fait ?
TOM. – Si qu’on est le front, sergent, qu’on a qu’à avancer.
BOB. – Puisqu’on est le front, on va tout droit, c’est nous la guerre.