Juste avant que ne se déroule la version forcément plus franchouillarde des Oscars, j'avais quand même envie cette année de vous toucher quand même uJusn mot de la soirée des Oscars qui aura lieu quant à elle dans la nuit de dimanche à lundi, et si je ne serais pas derrière mon écran à ce moment là , je m'interesserais évidemment à mon réveil au palmarès, d'autant plus que cette année, j'ai vu un certain nombre des films en compétition, et notamment ceux qui voient concourir les oscars des meilleurs acteurs.
En effet, même si j'ai raté la prestation visiblement exceptionnelle de Léo Di Caprio dans Le Loup de New York, et que Nebraska avec Bruce Dern (déjà récompensé à Cannes pour ce rôle) n'est pas encore sorti en France j'ai vu récemment tous les autres films dans lequel les acteurs- et les actrices- livrent des prestations tellement époustouflantes qu'ils font également partie des nominés, et en très bonne place.
Et, après vous avoir parlé de celle incroyable de Chewitel Ejiofor dans 12 years a slave, voici un peu l'heure de vous parler de celles de Matthew Mc Conaughey., Jared Leto dans Dallas Buyers Club ainsi que de toute l'équipe d'American Bluff que j'ai vu quasiment coup sur coup dans les salles :
1.Matthew Mc Conaughey, l'éblouissant macho malade de Dallas Buyers Club:
Matthew Mc Conaughey, tous les cinéphiles le savent, est certainement l'acteur hollywoodien contemporain dont la carrière est la plus emblématique du rêve américain. Jadis abonné aux nanars, entre romcoms sirupeuses et série Z d'aventures, ce beau gosse semblait cumuler les prestations complètement insipides dans des oeuvres qui l'étaient tout autant (Comment se faire larguer en dix leçons?) ou des longs métrages loufoques à prendre au second voire quinzième degré (Tonnerre sous les tropiques).
Puis, soudain, en 2010, un rôle bien plus complexe dans l'honnête polar "La Defense Lincoln" commence à lui ouvrir d'autres possibilités avant la révélation totale dans plusieurs très bons films de suite réalisés par de très grands metteurs en scène ricains, "Killer Joe "( Friedkin)," Magic Mike" ( Soderbergh)", "Paperboy"( Daniels) Mud sur les rives du Mississipi". ( Nicchols), "Le Loup de Wall Street "(Scorsese), de bons voire de très bons films, dans lesquels livre à chaque fois des prestations littéralement dans des rôles aux antipodes les uns des autres.
O attend donc la consécration suprème avec un Oscar du Meilleur acteur qu'il pourrait très bien avoir pour sa composition éblouissante dans "Dallas Buyers Club" que j'ai vu il y a quelques jours en salles dans lequel il explose littérallement pendant les 2 heures de film. Il faut savoir que Liza Minnelli croit dur comme fer en la victoire de Matthew McConaughey lors de la cérémonie américaine, au point de mettre en jeu sa propre statuette remportée en 1973 (Cabaret). Il faut dire que la performance de McConaughey dans Dallas Buyers club ne peut toucher que l'académie tant elle s'inscrit dans la tradition des prestations de L'actor Studio que toutes les grandes stars US ont toujours adopté, de Brando à De Niro.
En effet, terriblement amaigri- il a perdu 25 kilos jusqu'à en être presque méconnaissable, et doté de l'accent texan, il nous livre une extraordinaire performance d'acteur, pour camper ce rodéo man testostéroné à 100%, qui refuse de croire qu'il est atteint du virus du SIDA, alors que les médecins ne lui donne que trente jours à vivre et qui va devenir un militant engagé dans la lutte contre le fléau. Pour lui donner la réplique, un autre beau retour, celui de Jared Leto, qui a longtemps préféré les guitares aux plateaux de tournage et qui est ici vraiment étonnant et touchant dans le rôle d'un transexuel atteint du Virus qui va nouer une relation amicale inattendue avec ce texan.
La puissance de jeu deux acteurs principaux qui vont aux limites de leurs personnages, permet ainsi que l'on suive avec une empathie leurs combats contre les médecins et les laboratoires pharmaceutiques. Car "Dallas Buyer Club" est un film comme seul Hollywood sait en trousser, à savoir un cinéma engagé, politique au sens large du terme et , de l'autre coté de la médaille, un cinéma quand même un peu trop démonstratif et très didactique, dans la lignée d'un Erin Brokovich (dont je n'ai jamais été très fan malgré les excellentes critiques).
On regrette certes quelque peu que Jean Marc Vallée ait abandonné ses belles idées de mise en scène de ses deux films précédents (Crazy et le méconnu et très beau Café de Flore) pour mettre simplement en image ce combat édifiant, mais les personnages et les comédiens sont tellement exceptionnels qu'on suit avec beaucoup d'interet ce Dallas Buyer Club qui a tout pour figurer au palmarès des Oscars.
DALLAS BUYERS CLUB - Bande-annonce VO
2. Le beau carré d'as d'American Bluff
Si Mathew Mac Conaughey est le grand favori à l'oscar, il devra faire face à une rude concurrence, car outre les trois acteurs dont j'ai parlé, il ne faut pas oublier la performance Christian Bale à l'affiche d'American Bluff de David O. Russell, un film qui est sorti également récemment en salles et que j'ai également eu la chance de voir.
Je n'étais pas un grand fana de Christian Bale, lui aussi capable de perdre 30 kilos pour un rôle ( The Machinist ou Fighter) et d'en reprendre 25 pour un autre ( Dark Knight Roses) , mais dans cet american bluff, il est justement bluffant dans ce rôle dans lequel il semble s'amuser visiblement beaucoup entre sa bedaine, sa moumoute et ces costumes très seventies.
Mais il n'est pas le seul à prendre son pied dans ce film tant visiblement toutes les stars répondent présent avec une vraie délectation à l'appel de David O Russel le cinéaste holylywoodien du moment qui transforme tout ce qu'il touche en or, et avec qui on sent les stars du cinéma US en totale confiance.
David O Russel n'a pas son pareil pour obtenir de ses acteurs des performances hors normes. Ainsi, Amy Adams, que j'avais vu jusqu'à présent dans des performances plutot insipides (des Muppets le retour, à The MASTER de paul Thomas Anderson) est ici absolument étincelante dans un personnage suave et manipulatrice au décolleté et au jeu affriollant.
Quant au duo d'Hapiness Therapy, le précédent film de O Russel, même si leurs roles sont moins importants que dans l'excellente comédie romantique de l'an passé, on appréciera la prestation de Bradley Cooper en flic influençable et un peu grotesque, et évidemment Jennifer Lawrence même si elle en fait un poil trop en jeune mère indigne et complètement déjantée. Et même si on en parle peu, on peut rajouter à ce carré d'as, l'excellent Jeremy Renner (déjà très bon dans The Immigrant) en maire sympathique mais hélas corruptible malgré lui.
Car American Bluff n'est bien sur pas qu'un terrain de jeu pour des acteurs déchainés, mais également une intrigue qui s'inspirant d'une histoire vraie , sous fond de scandale de pontes politico-financiers à la fin des années 70. Cette opération , connue sous le nom d’Abscam, a vu des escrocs notoires (Bale et Adams) s'allier au FBI pour déterminer l’identité d’hommes politiques aux agissements douteux.
Manifestement, l'intrigue dans le détail n'interesse pas plus que cela le cinéaste, et on est parfois un peu paumé devant les détails de ce jeu de manipulation et de pouvoir. O Russel préfère souligner le factice qui s'orchestre entre des personnages plus barrés et pathétiques les uns que les autres. Et il prend soin aussi à soigner sa reconstitution d'époque (costumes, voitures, micro onde, politique .....), et sa bande sonore est en parfaite harmonie avec l'époque , car l'on y retrouve avec plaisir des morceaux de Paul Mc Cartney, Des Bee Gees (fascinant), de Elton John, d'America ( avec le sublime a horse with no name dans une des très belles scènes du film).....
Bref, American Bluff n'est pas toujours passionnant (on aurait pu couper facilement 20 minutes à ces longues 2h 18) mais s'avère par contre être très souvent distrayant, surtout pour qui apprécient les performances d'acteurs aussi jubilatoires....
Après, pour en revenir à mon angle du début, à savoir la cérémonie des Oscars de dimanche, si Christian Bale n’a que peu de chance de l'emporter face à Matthew McConaughey et Amy Adams face à Cate Blanchett, Jenifer Lawrence, récompensée de l'oscar de la meilleure actrice l'an passé avec Hapiness Therapy pourrait bien faire la passe de deux avec la statuette du meilleur second rôle féminin... Let's wait et see...
Bref, il est possible qu'on parle encore de ces deux bons films américains dans quelques jours à Holywood....