Le pôle interministériel de prospective et d’anticipation des mutations économiques (PIPAME) a pour objectif d’apporter, en coordonnant l’action des départements ministériels, un éclairage de l’évolution des principaux acteurs et secteurs économiques en mutation, en s’attachant à faire ressortir les menaces et les opportunités pour les entreprises, l’emploi et les territoires.
Le secrétariat général du PIPAME est assuré par la sous-direction de la prospective, des études économiques et de l’évaluation (P3E) de la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS).
Résumé
L’imagerie médicale permet aujourd’hui, au-delà de l’examen clinique, une exploration du vivant et une amélioration des connaissances en biologie moléculaire et cellulaire. Les besoins mondiaux en imagerie médicale sont croissants compte tenu d’une population vieillissante et davantage exposée aux maladies. Ces besoins ciblent une meilleure prévention, un diagnostic de plus en plus précoce et un suivi thérapeutique personnalisé
En 2010, le marché mondial de l’imagerie médicale était estimé à 20 milliards d’euros. Il est porté par les industriels de la pharmacie, les biotechnologies, les laboratoires de recherche et les établissements de santé.
En France, le secteur industriel de l’imagerie médicale emploie environ 40 000 salariés au sein de 250 entreprises, avec de nombreuses Très Petites Entreprises (TPE), des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) innovantes et fortement exportatrices. Le fort dynamisme industriel de ce secteur, à l’exemple des agents de contraste, des radio pharmaceutiques ou des ultrasons, doit être soutenu et renforcé
Les entreprises du secteur peuvent s’appuyer à la fois sur une recherche académique et clinique d’excellence et structurée, mais également sur des établissements de soins de grande qualité. La recherche académique et clinique française, dotée de compétences à haute valeur ajoutée et de plateaux techniques de pointe, est reconnue mondialement et se structure au sein de réseaux nationaux et européens. Une centaine de centres de recherche représentant environ 1 000 chercheurs statutaires et 650 doctorants et post-doctorants ont été recensés. Il existe également des centres cliniques de référence avec 220 essais cliniques en cours dans le domaine de l’imagerie médicale.
Les développements de solutions pour l’imagerie médicale sont longs et coûteux, les contraintes réglementaires et de démonstration du bénéfice clinique de nouvelles solutions sont fortes. À ceci s’ajoutent des efforts de marketing dans un contexte de marché public ou d’ouverture à l’export. Ces conditions imposent aux entreprises d’avoir des fonds propres importants pour innover, développer et mettre sur le marché des solutions technologiques innovantes et compétitives. L’enjeu aujourd’hui est de renforcer l’émergence de solutions innovantes tout en simplifiant le parcours administratif et le raccourcissement des délais de mise à disposition des innovations aux patients
L’imagerie médicale du futur doit être pensée comme un vecteur d’économies de santé dans le cadre de la médecine personnalisée. En ce sens toute politique industrielle nationale doit être réalisée en lien étroit avec les autorités de santé afin de parvenir au nécessaire équilibre entre sécurité sanitaire, progrès médical, croissance industrielle et maîtrise des dépenses d’assurance maladie.
L’imagerie médicale en France a le potentiel pour se hisser au meilleur niveau de la compétition mondiale et pourrait être partie intégrante du plan de reconquête industrielle « dispositifs médicaux et nouveaux équipements de santé » lancé en septembre par le gouvernement. Même si ce secteur se caractérise par l’absence d’équipementier français à dimension mondiale, la France a une carte à jouer grâce à la qualité de sa recherche, de sa pratique médicale, ainsi que de son dynamisme en matière d’innovation.
Merci à Serge LOUIS pour cette information.