Ce test sanguin pourra fournir, aux personnes en bonne santé, quelques indications sur leur espérance de survie à 5 ans. Testé sur 17.000 personnes, basé sur pas moins de 106 biomarqueurs, il fournit une note de synthèse qui permet d’estimer le risque de décès, toutes causes confondues, dans les 5 ans qui viennent. Présenté dans la revue PLOS Medicine, il n’exprime que des associations et non des liens de causalité, ce qui limite son impact possible, en particulier en matière de prévention. Néanmoins son principe astucieux a le potentiel d’être affiné.
Avec ce test, les chercheurs de nombreux instituts de recherche européens et américains, constatent que les participants situés dans les 20 % les plus élevés du score ont un risque multiplié par 19 de décès à 5 ans par rapport aux participants situés dans les 20% les moins élevés. Comment ont-ils procédé ?
Puis les chercheurs ont sélectionné en aléatoire, sur un échantillon de 50.000 adultes, 9.842 bénévoles dont ils ont analysé un prélèvement sanguin par résonance magnétique nucléaire. Enfin, les chercheurs ont examiné la cause de tous les décès de ces participants sur les 5 années suivantes. Enfin, l’équipe a tenu compte des facteurs de confusion possibles, déjà connus comme des facteurs prédicteurs de décès. L’étude et l’analyse ont été reproduites sur 7.503 nouveaux prélèvements. A l’issue des analyses,
4 biomarqueurs apparaissent plus fortement prédicteurs du risque de décès. Il s’agit de,
· la protéine = alpha -1- glycoprotéine acide, une protéine dont la production est déclenchée lors de l’infection et de l’inflammation,
· l’albumine, une protéine qui transporte des nutriments vitaux, dont les hormones dans le sang,
· les lipoprotéines de très basse densité (VLDL : very-low-density lipoprotein),
· le citrate, un composé essentiel du métabolisme.
Ces biomarqueurs s’avèrent entre autres, prédicteurs de décès de causes cardio-vasculaires et de cancer.
Pour les scores les 20% plus élevés, Le risque relatif de décès est 19 fois plus élevé : Lorsque les 4 biomarqueurs sont combinés pour obtenir un score global, 15,3 % des personnes ayant un score situé dans les 20 % les plus élevés, sont décédées dans les 5 ans vs 0,8 % dans la tranche inférieure de 20 %. Le risque relatif de décès de ces « 20% » est donc 19 fois plus élevé. Aucune différence significative n’a été relevée entre les hommes et les femmes.
Ce principe de test pourrait ainsi permettre de détecter les personnes à risque élevé qui ont besoin d’une intervention médicale d’urgence, cependant, il reste encore à préciser, en fonction des différents biomarqueurs, la ou les raisons précises du risque de mortalité.
Source:PLOS Medicine February 25 2014DOI: 10.1371/journal.pmed.1001606Biomarker Profiling by Nuclear Magnetic Resonance Spectroscopy for the Prediction of All-Cause Mortality: An Observational Study of 17,345 Persons (Visuel NHS)