28/02 Islande : un (possible) départ de l'UE avant même d'y entrer.

La taille et la population de l'Islande peuvent limiter l'importance de l'affaire. C'est pourtant un mini signe avant coureur d'un changement du sens du vent.Le gouvernement de l'Islande envisage de retirer sa candidature à l'adhésion à l'UE. Le motif serait un désaccord important sur les quotas de pêche.La-bas l'affaire fait du bruit, non pas parce que une majorité des habitants soient pour l'adhésion. Ce serait même le contraire. Mais parce que leur gouvernement, qui avait promis un référendum sur la chose veut prendre la décision de lui-même. 

C'est ce qu'avait fait N. Sarkozy en 2008, soutenu d'ailleurs par presque tous les partis en France, lorsqu'il a utilisé la voie parlementaire pour faire le contraire de ce que résultait du référendum sur le Traité Constitutionnel rejeté par 54,67% des votants.Il n'y a pas beaucoup de risques de voir l'équivalent local de la place Maïdan s'enflammer, mais le gouvernement pourrait payer cher le fait de ne pas respecter ses promesses. Quelle idée, que d'exiger des gouvernants le respect des promesses ! Ils ont un tempérament volcanique, les Islandais !Vu de l'intérieur de l'UE, c'est en quelque sorte une baisse de prestige pour nous : les aspects positifs d'une entrée dans l'UE ne compensent pas les contraintes pour un petit pays dont l'économie est concentrée sur peu de secteurs. Et les problèmes d'une zone Euro bridée par le carcan germanique n'aide pas à modifier cette image.Il ne s'agit pas de crier à l'ouverture des portes à tout vent, mais de ne pas négliger les avertissements. L'Europe a trop de chantiers qu'elle ne sait pas mener à terme, son système politique et décisionnaire laisse à désirer et son langage abscons la rend peu compréhensible.L'entrée ou non entrée de l'Islande ne changerait donc pas grand chose pour nous. Ceci étant, à quand des piles neuves pour la machine Européenne qui manque un peu trop d'énergie ?© Jorge