C'est devenu une habitude , les actrices aiment bien pousser la chansonnette. Les exemples ne manquent pas, passant du meilleur (Charlotte Gainsbourg et son récent 5:55 ou Emmanuelle Seigner et son revival du Velvet Underground avec Ultra Orange) au plus douteux (Mélanie Laurent qui teste la variétoche sans grande saveur pour ne citer qu'elle).
Oublions un peu les essais français pour nous pencher sur deux égéries internationales qui viennent de sortir leur premier disque.
Scarlett Johannson est l'incarnation même de la pin up hollywoodienne si chère à Hollywood. Elle a fait fantasmer des millions de spectateurs avec sa petite culotte dans Lost in translation et depuis s'est imposée comme une véritable icône. Pour son premier album, Scarlett ne fait pas dans le commercial et s'essaie à une reprise de chansons de Tom Waits, certifiée 100 % indie. Si les plus méchants internautes n'hésitent pas à se poser la question "Mais elle était bourrée en enregistrant ses chansons ?" , les plus fins connaisseurs lui attribueront un style qui n'est pas sans rappeller une certaine Nico. Falling Down, premier extrait, est en ce sens un petit bijoux pop-rock que je ne saurais trop vous conseiller. Dans le clip, Scarlett se montre au naturel, avec ses cernes le matin, le poids de la fatigue, avant d'apparaitre maquillée et sublimement habillée telle qu'on la voit dans les magazines.
Se lancer dans la chanson est-il pour une actrice une façon de se montrer plus naturellement à son public ? La question mérite d'être posée puisque , dans un autre registre, Asia Argento prône elle aussi avec la pochette de son maxi un retour au naturel. On connait ces deux artistes par leurs rôles et leurs personnalités qui ne manquent pas de charisme. Leurs essais musicaux semblent témoigner d'un véritable désir de dire à leur fan "je suis aussi ça". Si pour Scarlett la démarche semble sincère, pour Asia on reste dans une certaine "trashitude". La pochette de son disque la montre le visage boutonneux et les aisselles (poilues) à l'air. Pas très subtil, sauvage même mais y a-t-il de quoi s'étonner quand on connait la liberté de ton étrangement contrôlée de la demoiselle ? En tout cas, Asia Argento ne démérite pas. On la savait DJ, on la découvre maintenant comme chanteuse, aidée par plusieurs grands noms de l'électro (parmis lesquels Antipop, membre de Télépopmusik). Au programme : des chansons dansantes et fiévreuses qui à n'en pas douter rythmeront les nuits de nombreux clubbers. Un style à la Miss Kittin , qui reflète totalement la personnalité de l'actrice underground (un de ses titres parle par exemple d'une "Lesbo Vampire"...)
Deux essais donc concluants pour ces deux actrices que tout semble opposer si ce n'est le désir de voyager d'un univers à un autre avec un certain succès. Alors, vous craquerez pour la blonde rock ou la brune électro ? On tient peut être là le match de l'été...