Un beau film qui pose des questions insolubles, le "pourquoi" de ces maladies qui font peur ... la folie ... et le "comment vivre" avec un handicap mental.
Mariana Otero filme quatre ou cinq enfants que l'on voit tout au long du film dans un institut médico-psycho-pédagogique en Belgique , tout près de la frontière française , "le Courtil " qui semble une ancienne ferme restaurée .
Chacun de ces enfants a sa propre "folie" , chacun essaie de se raconter en parlant avec des mots simples qui ont toujours une référence à une partie de leur corps. Ils essaient d'exister , d'être reconnus en fonction de leur mal-être. Les adules qui les accompagnent dans leur quête d'eux-mêmes sont admirables , ils savent valoriser la moindre petite découverte qui , pour eux , est importante : quelques belles notes tirées d'une flûte; la crèpe qu'on fait sauter et qui retombe dans la poêle...
Les adultes savent qu'il n'y aura pas de guérison , mais des petits progrès , des rechutes , des avancées de nouveau ... ils les aident au quotidien dans la connaissance de leur corps et dans ses possiblités de faire quelque chose .
Au début du film , une certaine appréhension , et puis , j'ai fini , moi aussi , par accompagner ces enfants , m'intéresser à eux , avec , à la fin du film , l'impression de les abandonner, comme une injustice , une frustration ...