Il faut se rappeler que la loi de 1975 prévoyait déjà l’accessibilité des personnes en situation de handicap. Il a fallu plusieurs décennies pour qu’elle commence à être appliquée. L’état a été, comme à son habitude, un très "mauvais élève" en la matière.
Les transports collectifs ont été mis aux normes non par une volonté politique française mais grâce aux législations européennes, en particulier les bus à plancher abaissé. Beaucoup ne le sont pas encore, surtout en milieu rural. Malheureusement, les associations ont trop souvent flirté avec l’état et de ce fait, pour des questions de subventions locales ou nationales, ont souvent fermé les yeux.
Il reste aujourd’hui des actions et des initiatives citoyennes : boycotter les commerces qui ne sont pas accessibles aux personnes en situation de handicap, mettre chacun devant ses responsabilités en demandant systématiquement une aide lorsqu’un lieu recevant du public est inaccessible. Tout cela demande une telle énergie quotidienne que beaucoup renonce.
Les résistances sont aussi dans la mentalité collective. Il y a par exemple des lieux parfaitement accessibles qui sont sabordés consciemment ou inconsciemment. On se sert de l’ascenseur réservé pour entreposer des matériaux, on place un présentoir devant la seule issue de plain-pied, on condamne l’accès handicapé sous des prétextes de sécurité, on n’ouvre jamais une caisse "prioritaire", etc.
Le handicap est un chemin ubuesque pour celui ou celle qui le vit, et l’entourage.
Philippe Barraqué, thérapeute, auteur d’ouvrages et de méthodes sur la santé et le bien-être
Plus d’infos: www.handicapchallenge.fr
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