« Urgence » et « fréquence », des mictions trois fois plus élevées chez les fumeuses que chez les femmes qui n’ont jamais fumé, c’est la conclusion de cette étude finlandaise qui a regardé l’association entre habitudes tabagiques et risque d’incontinence. Les conclusions, publiées dans la revue Obstetrics & Gynaecology montrent que la cigarette et la continence ne font pas bon ménage. Une raison supplémentaire, donc, pour arrêter de fumer.
La prévalence des symptômes d’incontinence s’établit comme suit:
· La fréquence (moins de 2 heures entre les mictions) est rapportée par 7,1% des participantes,
· la nycturie par 12,6%,
· l’incontinence d’effort par 11,2%,
· l’urgence par 9,7%,
· l’urgenturie par 3,1%.
L’analyse montre que, par rapport à des femmes n’ayant jamais fumé,
- le tabagisme est associé à un risque presque triple de sentiment d’urgence (OR : 2,7),
Øet chez les ex-fumeuses, le risque est également augmenté de 80%,
- le tabagisme actuel est également associé à la fréquence (OR : 3,0),
Øet chez les ex-fumeuses, le risque est également augmenté de 70%.
- En revanche le tabagisme ne semble pas associé à la nycturie et à l’incontinence d’effort.
- Globalement, les différences de prévalence entre les fumeuses et les femmes qui n’ont jamais fumé s’élève à 6% pour l’urgence et pour la fréquence. Un tabagisme important va même multiplier par plus de 2 la prévalence de l’urgence et de la fréquence (OR respectifs : 2,1 et 2,2).
On l’aura compris, les symptômes d’incontinence sont 2 à 3 fois plus fréquents chez les femmes qui fument. La relation « dose-dépendante » entre l’intensité du tabagisme ou le nombre de cigarettes fumées par jour et la prévalence de l’hyperactivité vésicale apporte un motif supplémentaire, et non des moindres à l’arrêt du tabac. La vessie hyperactive est une cause fréquente de l’incontinence urinaire, il est logique que se symptômes soient aggravés par les substances chimiques, comme la nicotine, qui vont irriter la paroi de la vessie ou encore modifier la production d’urine par les reins. Enfin, la nicotine pourrait également exercer un effet stimulant sur le muscle de la paroi de la vessie conduisant à exagérer sa contraction ce qui entraîne ce sentiment d’urgence et la fréquence des mictions. En cas d’hyperactivité vésicale, il reste recommandé de consulter. Il existe aujourd’hui des traitements efficaces et des protections alliant sécurité, confort et discrétion.
Source: Obstetrics & Gynaecology doi: 10.1097/AOG.0b013e318227b7acSmoking and Bladder Symptoms in Women (Visuel Nobilior Fotolia.com)
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