Comme chaque matin depuis trente ans, Robert Riordan par acheter son journal. Mais en ce jour caniculaire de juillet 1976, Robert part et ne revient pas.
Maggie O'Farrell possède la capacité de donner une forte dimension psychologique à ses personnages. C'est une tisseuse de liens, une analyste des liens familiaux et conjugaux. Elle creuse les failles, revisite le passé, dévoile les secrets tout en attachant une importance particulière au contexte historique.
J'ai constaté que mon sentiment d'appréciation régresse à chaque lecture. J'ai adoré L'étrange disparition d'Esme Lennox, aimé Quand tu es parti, moins été convaincue par Cette main qui a pris la mienne. En cas de forte chaleur ne m'a pas intéressé. Je me suis ennuyée, je n'a pas pu aller au-delà des facilités, des ficelles trop apparentes à mon goût. Pire, je l'ai trouvé paresseux. Maggie O'Farrell excelle pourtant dans l'intimité des personnages féminins. Au fil des années, elle perd en intensité en nous proposant des romans honnêtes mais qui auraient mérité davantage de profondeur.
Belfond, 347 pages, 2014, traduit de l'anglais par Michèle Valencia
Extrait
« En ce moment, il est de nouveau complètement celui qu'il est censé être : un homme qui, dans sa cuisine, porte sa fille. Il pose la cuillère en bois, la casserole et enlace l'enfant. Il est submergé par... quoi? Quelque chose de plus que l'amour, de plus fort que l'affection. Quelque chose de si puissant, de si primaire, que ça ressemble à un instinct animal. Pour l'instant, il se dit que la seule façon d'exprimer ce qu'il ressent, c'est le cannibalisme. Oui, il a envie de manger sa fille, en commençant par les plis de son cou et en descendant sur la peau lisse, opalescente de ses bras. »
Également chroniqué
L'étrange disparition d'Esme Lennox
Quand tu es parti
Cette main qui a pris la mienne
Des avis plus positifs chez... Cathulu, Clara, Cynthia, Mango, Nadael, Sylire, Val...