Emmanuel Giboulot est viticulteur en Côte d’Or. Pour avoir refusé de traiter les vignes qu’il cultive selon les méthodes de l’agriculture biodynamique comme le préconisait un arrêté préfectoral, il a comparu lundi 24 février en correctionnelle. Cet arrêté oblige tout viticulteur à déverser des produits insecticides afin d’éradiquer la cicadelle, l’insecte vecteur de la flavescence dorée. Traiter chimiquement entraîne la disparition de la cicadelle mais aussi de toute la faune sur laquelle la biodynamique s’appuie pour réguler l’écosystème. La réglementation n’a que faire de l’écosystème. « Le poète a dit la vérité, il doit être exécuté », dit une rengaine populaire.
Le viticulteur explique qu’au moment de l’arrêté préfectoral « aucun foyer avéré de flavescence dorée n'était détecté dans le département » et que si des vignobles avaient été touchés près de ses vignes, il aurait respecté l’arrêté. « J'ai conscience qu'il s'agit d'une maladie dangereuse ». (Le Monde.fr 24.02.2014). Jamais un avis mesuré ne freinera la tourmente procédurale du principe de la précaution !
De nombreuses questions sont posées, de fait, par cette affaire. En quoi le bien commun coïncide-t-il, ou pas, avec l’intérêt de chacun ? Quelles sont les relations entre le bien commun et les intérêts économiques ? Un Etat démocratique doit-il assigner une responsabilité aux acteurs économiques quant au respect du bien commun ? Le bonheur du citoyen dépend-il de la vigilance de l’Etat ? Faut-il seulement compter sur la réglementation pour que la vie quotidienne des citoyens soit améliorée ?
La procureure de la République requiert une peine minimale de 1 000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis. La décision est mise en délibéré au 7 avril.
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