La maison parisienne Alde présente le jeudi 6 mars 2014 une vente aux enchères intitulée Bibliothèque d'Architecture d'un Amateur, de Vitruve à Ledoux C'est une occasion de vous montrer quelques belles photographies provenant du catalogue et de vous parler rapidement d'architecture.
J'aime beaucoup les belles architectures. Pour moi c'est la matérialisation de l'esprit. Marcher dedans c'est comme parcourir une âme. Une belle âme a une belle architecture dans laquelle flânent de belles personnes, des sensations, de la musique, du goût, des reflets changeants, brillants, colorés, des passions, des sentiments, des lumières pour certains, des pensées pour d'autres, des dieux et des déesses ou je ne sais … l'infini étant partout … tout y est possible … et si on le souhaite s'ordonne pour mieux communiquer, pouvoir y être à l'aise, comme dans un château. On y construit des murs avec des fenêtres et des portes donnant sur un merveilleux jardin et des paysages somptueux, où l'on se promène parfois, suivant l'humeur ... L'architecture humaine englobe l'être, comme l'esprit englobe l'architecture. Les jardins sont des architectures aussi, mais plus vivantes, faites des éléments et de la flore. Et puis la nature a son architecture.
J'ai appris récemment que la cour d'appel a confirmé l'annulation de permis de construire du projet d'extension du musée Dobrée à Nantes. C'est sans doute dommage qu'il n'en ait pas été de même pour l’Hôtel Salé. Ce bâtiment parisien du XVIIème siècle abrite le Musée Picasso depuis 1985. Je passe devant en vélo chaque fois que je vais au travail et j'ai vu l'évolution des travaux qui ont commencé en septembre 2011 (normalement pour 20 mois) et qui devraient s'achever maintenant en juin 2014. Le but est de tripler la surface dédiée aux collections et à l’organisation d’expositions temporaires, c'est à dire de bétonner !! Un peu comme pour le Louvre. J'appelle cela de l''architecture RER'. On la retrouve partout : du béton plat et froid fait pour que les gens circulent sans arrêt. L'esprit du lieu se perd ainsi. Pourquoi ne pas faire du moderne ailleurs et restaurer et conserver les monuments anciens dans leur jus ? D'autres chantiers parisiens actuels sur des hôtels particuliers du XVIIe siècle sont inquiétants comme ceux de l'Hôtel Tubeuf (site Richelieu de la Bibliothèque nationale) ou de l'Hôtel Lambert, qui tous s'éternisent étrangement.