C'est peut-être la loi la plus à gauche depuis le début de ce quinquennat.
Dans la nuit de lundi à mardi, les députés de gauche ont voté à l'unanimité un texte de loi durcissant les conditions de stages en entreprises. S'il reste au Sénat à se prononcer, on peut déjà noter l'exploit, salué jusque dans les colonnes de l'Humanité: une loi de portée socio-économique votée par les élus du front de gauche, du Parti socialiste, des radicaux de gauche et des écologistes.Il y avait urgence. La génération précaire empile les stages par milliers, dans des conditions douteuses, malgré déjà quatre lois sur le sujet en moins d'une décennie.
Dans le détail, le texte encadre les conditions d'embauche de stagiaires. - limitation des stages à 6 mois - limitation du nombre de stagiaires à 10% des effectifs d’une entreprise - rémunération dès le 1er jour pour les stages de plus de 2 mois - bénéfice des tickets restaurants et prise en charge partielle des frais de transport pour les stagiaires - durée de travail plafonnée à celle des salariés. - interdiction de confier des tâches structurelles à un stagiaire - extension des pouvoirs de l'inspection du travail au contrôle des abus de stages
A droite et dans les rangs patronaux, on a entendu de prévisibles cris d'orfraie. Peu avant une heure du matin, mardi, un député UMP tentait de gagner du temps et réclamer un report de séance. Le lendemain, voici un représentant du MEDEF a menacé d'un effondrement des stages: "Ces nouvelles contraintes font peser de lourdes charges de gestion, des menaces de contrôle, avec amendes à la clé, alors que nous croyions être dans un climat de confiance ! C'est en contradiction avec le pacte de responsabilité et le choc de simplification, Cela va clairement freiner l'accueil des stagiaires".
A gauche et dans les syndicats (CGT notamment), on applaudit.
La gauche se retrouve.
Pour combien de temps ?
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