L’évolution d’un groupe au fil des disques est assez remarquable en général. Le seul problème de Bombay Bicycle Club, qui relève d’ailleurs plutôt de l’atout, est que le groupe a réussit à changer de style d’album en album d’une façon déconcertante et surprenante. Après un premier album fiévreux et débridé I Had The Blues But I Shook Them Loose qui les a hissé en tête de gondole des groupes à suivre d’un bon œil par le papal New Musical Express (NME), puis un classieux et boisé second essai folk Flaws qui n’avait pas laisser les fans de la première heure indifférents et le revirement A Different Kind Of Fix, les petits anglais de Bombay Bicycle Club sont de retour avec un quatrième album So Long, See You Torrow.
Les londoniens continuent sur une lancée électronique et éclectique à l’image du single « Shuffle » sorti en 2011. Si l’on connait déjà l’abondante productivité de Jack Steadman et sa bande, on remarque dès la première écoute la diversité des compositions qui régit à nouveau So Long, See You Torrow. Les construction sont impeccablement orchestrées comme à leur habitude. La patte BBC reste de mise même si le virage artistique est évident (les notes de guitares rock sonnent comme un lointain écho de leurs premières montures avec « Overdone » ou « Come To »). Un virage qui transporte par moment l’écoute vers des sonorités très exotiques, inspirées par les nombreux voyages de Steadman en Inde et en Turquie, sur le très Bollywood « Feel » notamment.
Les mélodies tristement séduisantes font toujours leur effet, la lenteur de composition des intros nous laisse découvrir au fil des minutes une force incroyable. Se mêlent au groove les chœurs parfaits (« Whenever, Whenever »; « Luna ») et aux émouvantes balades mélancoliques les illuminations dansantes (le sublime « Eyes Off You » et les 6 minutes époustouflantes du titre de clôture « So Long, See You Torrow » ). Bombay Bicyle Club signent encore ici une nouvelle prouesse éclatante de beauté.
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