Claude Goasguen. (photo Tribune Juive)
Je suis très surpris par la…surprise de Claude Goasguen, député UMP de Paris. Manuel Valls lui a reproché, hier, d’avoir été un membre de l’extrême droite française et M. Goasguen a très mal pris ce qu’il n’a pas considéré comme un compliment. Il suffit d’écouter un enregistrement de 2007 dans lequel il rappelle avoir été président de la Corpo d’Assas (faculté de droit…à droite) « ce qui n’était guère mieux, reconnaît-il, que d’avoir été membre du mouvement Occident » dont étaient adhérents ses amis Patrick Devedjian, Alain Madelin, Gérard Longuet, tous devenus ministres UMP de différents gouvernements. La droite avait même menacé Manuel Valls de sécher les questions au gouvernement en signe de mécontentement, Jean-Marc Ayrault n’ayant pas accepté d’offrir les excuses solennelles demandées par Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale. D'ailleurs, cet après-midi, les députés UMP étaient absents de l'hémicycle alors qu'ils avaient des questions à poser aux ministres. Mais au fait, pourquoi présenter des excuses alors que la vérité est que M. Goasguen, même s’il le regrette aujourd’hui, s’est engagé à l’extrême droite pour protester « contre l’indépendance de l’Algérie et la décolonisation. » A cette époque, seule la gauche — et encore pas toute la gauche — soutenait le Front de libération nationale destiné à favoriser l’indépendance de l’Algérie, colonie depuis 1830. Il faut croire que rappeler le passé de certains semble relever de la diffamation alors que chacun devrait faire face à sa propre histoire et à ses choix. M. Goasguen a l’honnêteté de reconnaître que son engagement d’alors correspondait au hasard des rencontres, à la solitude estudiantine et qu’il aurait pu « être trotskyste. » Je ne sais si ceux qui sont ou ont été trotskystes apprécieront. En politique comme en toute chose, nos actes parlent pour nous. Plus que nos paroles ou nos écrits, nos actions concrètes expliquent nos choix et il ne sert à rien de tenter de gommer, d’oublier, de nier ce que l’on était hier. Ce qui compte, certes, c’est ce que nous sommes aujourd’hui. M. Goasguen est membre d’un parti, l’UMP, considéré comme un parti de gouvernement et républicain. A ce titre, il mérite les égards dus à un parlementaire représentant de la nation. Ni plus, ni moins. Rappelons quand même que la réaction de Manuel Valls était due à la comparaison osée avancée par un député UMP entre les manifestations de la place Maïdan à Kiev et le mouvement de protestation contre l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes. En toute chose, il faut raison garder.