Supercondriaque // De Dany Boon. Avec Dany Boon, Kad Merad et Alice Pol.
Dany Boon est de retour, tous aux abris. Après le très sympathique La Maison du Bonheur, le médiocre Bienvenue chez les Ch’tis et le très
mauvais Rien a Déclarer, Dany Boon poursuit sa quête de la plus belle mycose cinématographique avec Supercondriaque. Pour le coup, je pense
qu’il atteint les bas fonds de la comédie française et ce malgré la présence de Valérie Bonneton ou encore de Stéphane de Groodt. On se demande même comment ces
deux zygotos ont pu oser répondre à l’appel de Dany Boon. Payé une fortune aussi bien pour sa piètre prestation d’acteur que pour sa piètre prestation de réalisateur,
l’acteur-scénariste-réalisateur est épuisé, comme son personnage et cela se voit à l’écran. A vouloir trop en faire et surtout à vouloir faire vivre ses fantasmes (je suis certain que
Dany Boon dans sa vie a toujours rêvé de jouer dans un film d’action mais malheureusement il n’est aucunement doué pour ce registre là alors il l’inclus dans sa comédie aussi
malade qu’une tumeur à un stade avancé. Je pense d’ailleurs que Dany Boon pourrait se recycler dans les bruitages car à part ça, je ne retiens pas grand chose de son personnage dans ce film,
passant son temps à geindre.
Romain Faubert est un homme seul qui, à bientôt 40 ans, n’a ni femme ni enfant. Le métier qu’il exerce, photographe pour dictionnaire médical en ligne, n’arrange rien à une hypocondrie
maladive qui guide son style de vie depuis bien trop longtemps et fait de lui un peureux névropathe. Il a comme seul et véritable ami son médecin traitant, le Docteur Dimitri Zvenska, qui dans un
premier temps a le tort de le prendre en affection, ce qu’il regrette aujourd’hui amèrement. Le malade imaginaire est difficilement gérable et Dimitri donnerait tout pour s’en débarrasser
définitivement.
L’histoire de Supercondriaque est louable et aurait très bien pu donner une très bonne comédie sauf que Dany Boon croit qu’il est drôle et c’est bien le plus
gros problème de ce film. L’acteur a toujours été mauvais et il restera mauvais, il est temps qu’il se mette ça dans la tête. En tant que scénariste ou réalisateur il ne gère pas mieux mais je
pense que l’accident industriel qu’est Supercondriaque aurait été différent. Et puis il y a Kad Merad. Il est bien sympathique cet acteur et je n’ai rien contre lui si ce n’est
qu’il est beaucoup plus talentueux que les rôles merdiques qu’il ne cesse d’accepter. Ici il joue au médecin grognon. C’est sans oublier Alice Pol, une actrice particulièrement
lisse et ennuyeuse qui n’offre à son personnage aucune vraie envergure. C’est tellement dommage tout de même. Autre symptôme d’une non réussite, ce sont les gags. Je n’ai ri qu’une seule fois
durant le film (il faut bien que j’avoue que j’ai ri tout de même) et c’est une scène vers la fin du film au commissariat de police) ce qui est bien pauvre pour un film qui se veut être… une
comédie.
Le thème de l’hypocondrie était un univers qui aurait pu donner une comédie riche en humour mais rapidement Supercondriaque se transforme en comédie rabat-joie qui se répète
constamment à chacune des crises de son héros. Sans compter cette histoire de sans papiers, une référence à l’actualité avec les Roms qui décroche totalement le spectateur de son sujet de base.
Le film empile également les clichés de la bourgeoisie parisienne et ce dès les premières secondes du film alors que l’on visite les Champs Elysées et la l’Arc de Triomphe. C’est une grosse
sortie de route pour quelqu’un qui justement défendait les valeurs de la province dans ses deux précédents « films ». Et puis bon, Dany Boon est sûrement ce qui se fait
de pire en tant qu’acteur ces derniers temps, passant son temps à faire la moue, à pousser des cris dans tous les sens et à sourire niaisement. Oubliez donc très vite
Supercondriaque et courrez plutôt voir Le Crocodile du Botswanga, c’est ça une vraie bonne comédie française.
Note : 1/10. En bref, supercondriaque certes mais surtout super con.