TAXI 22
Comédie (single-camera) // 22 minutes
Ecit par Tad Quill (Scrubs, Bent, Perfect Couples). Adapté de la série canadienne Taxi 0-22. Produit par James Gandolfini. Pour CBS Television Studios & Attaboy Films. 36 pages.
Les tribulations personnelles et professionnelles d'un chauffeur de taxi new-yorkais qui n'a pas sa langue dans sa poche. Il ne laisse jamais ses clients lui marcher sur les pieds mais, en famille, il devient un tout autre homme : il laisse son vieux père faire et dire n'importe quoi; il cherche à comprendre son fils, homosexuel et son opposé total; et il est toujours amoureux de sa femme qui l'a quitté il y a plusieurs mois déjà et qui tente de refaire sa vie...
(casting en cours)
Après avoir été développée plusieurs fois sous le regard bienveillant de feu-James Gandolfini, producteur exécutif du projet, d’abord pour HBO puis finalement pour CBS, cette version américaine de la série québécoise est sur le point de voir le jour et je crois qu’il faut s’en réjouir. Non pas que le script m’ait époustouflé, mais Taxi 22 est plutôt originale et offre un regard neuf et moderne sur le père de famille moyen.
On a l’habitude dans les comédies, et surtout dans les sitcoms pour être plus précis, que la figure paternelle soit aimante, mais surtout un peu rustre, vieux jeu, trop protecteur. Le portrait manque souvent de nuance, de finesse. Parce qu’il est question de faire rire avant tout sans doute. Dans Taxi 22, le scénariste prend le temps de présenter son héros qui, face à des situations inhabituelles, auxquelles il n’était pas forcément préparé, doit improviser en faisant preuve d’ouverture d’esprit, sans perdre pour autant son humour et tout ce qui fait son charme, son franc-parler en premier lieu. Ce qui est assez frappant avec ce Willy c’est qu’il est hyper attachant en très peu de temps bien qu’il aligne les bourdes. Il a un côté Larry (et son nombril). Il fait aussi un peu penser à Louie. Il est très « câblé » en fait, Willy. Ce n’est pas pour rien qu’il intéressait HBO à la base. Je ne peux d’ailleurs pas m’empêcher de penser qu’il aurait été bien plus à sa place là-bas que sur CBS. Qu’est-ce que la chaîne peut bien en faire ?
Le fait que Willy soit chauffeur de taxi a son importance, mais pas autant que je ne l’avais imaginé au départ. Ce qui m’a un peu déçu sur le moment. L’épisode commence dans son véhicule, où on le voit enchaîner les monologues très drôles face à des clients incrédules ou indifférents. Et là on se rappelle tous de cette fois où un chauffeur de taxi sympathique a décidé de nous faire la conversation pendant tout le trajet, évoquant tour à tour météo, politique, cinéma… le tout s’accompagnant toujours d’un petit côté réac’. C’est toujours embarrassant. C’est plus amusant à regarder de l’extérieur j’ai l’impression ! Le reste de l’épisode se déroule en dehors du taxi, même si l’un des objectifs de Willy est d’obtenir enfin le médaillon qui fera de lui un taxi New Yorkais licencié (comme 13000 autres) et non « clandestin » (comme 37000 autres !). Les scènes avec son fils et le copain de son fils sont franchement drôles, et celles avec son ex-femme –si toutefois il décide de signer les papiers de divorce- sont tendres, un peu mélancoliques aussi. C’est ainsi que Willy montre plusieurs facettes de sa personnalité, qu’il a riche. Ce pilote n’est pas parfait –il oublie un peu de faire des personnages secondaires autre chose que des faire-valoir- mais il dégage définitivement une good vibe.
Le héros de Taxi 22 est peut-être le seul chauffeur de taxi avec lequel on aimerait passer des heures. Parce qu’il est drôle, parfois malgré lui. Parce qu’il est sympa. Parce qu’il n’a pas sa langue dans sa poche. Parce qu’il est ouvert. Parce qu’il essaye de devenir une meilleure personne qu’il ne l’est déjà. CBS fonce probablement droit dans le mur avec lui, mais ce serait sympa de lui donner le feu vert...